Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a évoqué le futur économique de l’euro lors d’une discussion en ligne avec des jeunes, organisée à Francfort, ce mercredi.
Pas de scénario catastrophe
Christine Lagarde s’est voulue rassurante. Au sujet d’une potentielle future crise de l’euro elle a déclaré « je ne suis pas trop inquiète ». Pas d’inquiétude donc mais une surveillance constante du niveau d’endettement des pays de la zone euro. En effet, le climat a poussé les gouvernements à fortement emprunter pour réduire les effets de la pandémie sur l’économie.
Le plus gros problème selon Christine Lagarde est le risque accru de sortie de l’euro de pays qui retourneraient à une ancienne monnaie dévaluée. C’est aussi ce que mettait en avant le rapport semestriel de la BCE, publié mardi 26 mai 2020.
Un recul du PIB
Christine Lagarde a indiqué qu’il fallait s’attendre à un recul du produit intérieur brut de la zone euro de 8 à 12% pour l’année 2020. Ce recul du PIB correspond aux scénariis « moyens » et « sévère » du repli de l’activité. Le scénario « mineur » annoncé en avril 2020 qui prévoyait un recul de 5% de l’activité est à ce jour « obsolète ».
L’ancienne directrice du Fonds monétaire international met également en avant le fait que l’impact sur l’activité de cette année 2020 dépendra « de la rapidité avec laquelle les mesures de verrouillage seront levées » mais également de la nature des « secteurs des activités (qui) seront particulièrement affectés ».
Une « bonne utilisation de la dette »
Christine Lagarde a également tenu à souligner la bonne utilisation de la dette faite par les Etats. « tous les pays du monde ont dû augmenter leur dette » face à la pandémie et « c'était la bonne chose à faire ». Cette « bonne utilisation de la dette (…) devrait être encouragée » a-t-elle ajouté.
Isabel Schnabel, membre du conseil d'administration de la BCE, a déclaré de son côté que la BCE serait prête à augmenter ses rachats d'obligations sur le marché, si la situation économique l’exigeait.