Johnson & Johnson vient d’être condamné à verser l’équivalent de 25,5 millions d’euros à une Américaine qui affirme que la poudre pour bébé Johnson & Johnson lui a donné le cancer. Jamais depuis l’éclatement du scandale la firme américaine n’avait dû verser de dommages et intérêts aussi importants.
Des dommages et intérêts jamais vus pour une malade du cancer
C’est une décision de justice historique : Teresa Leavitt, une malade du cancer, vient de gagner contre Johnson & Johnson, dont la poudre pour bébé a été confirmée potentiellement cancérogène. Le géant américain des produits d’hygiène et du matériel médical devra lui verser 29 millions de dollars, un montant jamais vu depuis que la dangerosité des produits Johnson & Johnson contenant du talc a été avérée. Dans sa décision, la Cour supérieure d’Oakland stipule que la poudre pour bébé était « un important facteur contribuant » au développement du cancer de Teresa Leavitt.
Le cas de Teresa Leavitt n’est pas isolé : Johnson & Johnson est actuellement visée par 13 000 plaintes similaires à travers les États-Unis. Mais ce dernier sort de l’ordinaire, car jamais les dommages et intérêts que Johnson & Johnson avait dû verser n’avaient été aussi élevés. En 2018, un tribunal à Los Angeles avait condamné la firme à verser 25,7 millions de dollars à une malade du cancer, tandis qu’un tribunal du Missouri avait contraint Johnson & Johnson à verser 4,69 millions de dollars à 22 femmes atteintes de cancer qui avaient conjointement porté plainte.
Amiante : Johnson & Johnson était au courant depuis 1971
Pourquoi la poudre de bébé Johnson & Johnson est-elle dangereuse ? Parce que le talc, qui est extrait dans des mines, est présent dans le sol aux mêmes endroits que l’amiante. Les différents procès en justice dans cette affaire ont permis de rendre publics de nombreux documents internes de Johnson & Johnson. Selon l’un d’entre eux, au moins trois tests conduits par trois laboratoires différents entre 1972 et 1975 ont prouvé la présence d’amiante dans les produits Johnson & Johnson contenant du talc.
Selon ces mêmes documents, les analyses de laboratoire conduites entre 1971 et 2000 montrent que les poudres de talc Johnson & Johnson contenaient parfois de petites quantités d’amiante, et les directeurs de mines, scientifiques, médecins et juristes de la firme cherchaient désespérément un moyen de venir à bout du problème, tout en faisant leur possible pour éviter de mettre au courant les instances de régulation.