Immobilier : les hausses des taux ne seraient que temporaires

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Par Quitterie Desjobert Modifié le 9 juin 2020 à 11h11
Effet Confinement Credit Immobilier Temporaire Banque France
@shutter - © Economie Matin
50%Les renégociations représentent 50% des prêts en avril 2020

Durant le confinement, les taux du crédit immobilier ont connu une augmentation. Une hausse qui selon la Banque de France s’explique par les renégociations.

Une sensible hausse des taux

La hausse des taux du crédit immobilier a engendré une certaine panique sur le marché de l’immobilier et parmi ses professionnels. En effet, l’augmentation du taux du crédit à l’habitat pouvait laisser entendre que les banques allaient endosser une attitude plus restrictive. Cependant, la Banque de France a publié lundi 8 juin 2020 une note statistique mettant en avant le caractère « temporaire » de cette hausse dû au confinement.

Dans la zone euro, les prêts des crédits à l'habitat ont connu une augmentation moyenne de 5 points de base au mois d’avril 2020 atteignant 1,44%. En France, les taux sont passés en mars 2020 de 1,19% en moyenne à 1,31% en avril 2020. La Banque Centrale explique cette hausse par le poids des renégociations. Elles représentent 50% des prêts en avril contre 28% en mars. La Banque de France insiste sur le fait que, : « Hors renégociation, le taux d'intérêt des prêts à l'habitat baisse de 2 points de base et reste historiquement bas à 1,15 % »

Une situation temporaire

Dans sa note statistique, la Banque de France met en avant le caractère éphémère de la hausse : « Cet effet temporaire du confinement sur la production de crédits nouveaux devrait se poursuivre en mai et se dissiper progressivement à partir des chiffres de juillet ». Un retour à la normale pour le mois de juillet 2020 mais qui reste des hypothèses à laquelle l’institution n’apporte aucune précision.

Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim) s’inquiétait la semaine dernière sur son compte Twitter : « L'accès aux prêts immobiliers se détériore ». Une détérioration, qui s’illustre par l’augmentation des rejets de demandes de prêts.

L’urgence ne se situe donc pas au niveau de cette hausse mais au niveau de l’endettement des ménages français. Contrairement aux autres pays dans les dix dernières années, l’endettement des ménages a eu tendance à s’alléger. En France, c’est tout l’inverse ! Fin 2019, l’endettement des ménages français s’approchait dangereusement de la barre des 100% de leur revenu disponible brut. Cela représente près de 44% supplémentaires en comparaison du début des années 2000. Une tendance Française à contre-courant qui devient une véritable « bombe à retardement avec la crise de la Covid-19» pour Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi.

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Journaliste économique et politique