La compagnie aérienne Air France fortement impactée par la crise sanitaire du Covid-19, envisage de supprimer jusqu’à 10.000 emplois. Une rumeur pour le moment qui intervient alors même que le ministre de l’Économie a appuyé le plan d’aide de la compagnie aérienne.
Pas de « départs forcés »
D’un côté, un plan d’aide de l’État de 7 milliards d’euros et de l’autre, la possible suppression de 7.000 à 10.000 postes. Une situation qui crée l’incompréhension. Les Echos ont annoncé mercredi 17 juin 2020 cette volonté de suppression de 8.000 emplois chez Air France. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a tenu à réagir à cette annonce jeudi 18 juin à l’antenne de France Inter : « Il y aura des ajustements nécessaires, mais je souhaite, et je demande à Air France qu’il n’y ait pas de départs forcés. Je crois que c’est ça la ligne rouge importante, qu'il n'y ait pas de départs contraints ».
Pas de « départs forcés » ou « contraints », par là il faut entendre pas de licenciements mais des plans de départs volontaires et le non-remplacement des départs à la retraite. S’il pense nécessaires ces « ajustements », il n’a cependant pas confirmé ou infirmé les chiffres avancés par les syndicats : « Je souhaite que ce soit moins de 8.000 postes bien entendu. Cela veut dire que je crois profondément dans l'avenir de notre compagnie aérienne ».
Plan d’aide et plan de départ
Une menace qui plane sur l’emploi mais qui n’a pas gêné le plan de soutien de 7 milliards d'euros accordé à la compagnie par l’État et défendu par Bruno Le Maire. Un soutien financier sans condition sur l’emploi. Une absence de condition que le ministre de l’Économie assume pleinement : « Quand le trafic aérien s'écroule, dire 'je mets de l'argent mais on va absolument garder chaque emploi', à quoi ça conduit ? Ça peut conduire à des risques de faillites et c'était ça qui menaçait Air France ».
Parmi les emplois menacés, le syndicat des pilotes a déclaré à l’AFP être en discussion avec la direction. Au coeur des débats la mise en place d’un « dispositif de rupture conventionnelle collective » et la suppression de « 400 postes ». La direction devrait également réduire les effectifs des stewards et hôtesses de l’air mais également dans sa filiale régionale HOP.