C'est l'Égypte qui va finalement offrir à son armée les deux Mistral que la France avait construit sur commande de la Russie. Les événements en Ukraine et l'annexion de la Crimée ont toutefois changé la donne.
Les deux bâtiments, parfaitement fonctionnels, devaient être effectivement livrés à Moscou après une commande de l'État russe en 2011. Suite à la bronca internationale qui a fait suite aux combats en Ukraine, Paris a décidé d'annuler la livraison de ces navires.
Nouveau client
Il restait à statuer, d'une part, sur les dédommagements à verser aux autorités russes, et d'autre part à trouver un nouveau client pour ces navires. Dans le premier dossier, les négociations au plus haut niveau entre les deux États ont abouti à un chèque de 950 millions d'euros versés par Paris à Moscou.
Pour le second dossier, celui concernant le futur acheteur, l'Élysée et Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, ont fait chauffer le téléphone. Plusieurs pays se sont montrés intéressés, mais c'est finalement l'Égypte qui a remporté la timbale. L'information est officialisée via un communiqué de presse de la présidence de la République.
Pas de perte
François Hollande et son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, « se sont accordés sur le principe et les modalités de l’acquisition par l’Egypte des deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral ». Le montant de la transaction n'est pas précisé.
Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, y est allé de sa déclaration afin de mettre les pendules à l'heure : « Il n'y a pas de perte financière sur la vente. Je vais réfuter totalement ce qui a été indiqué par certains qui consisterait à dire qu'il y aurait une perte par rapport à cet accord. Les choses sont négociées, elles seront précisées le moment venu ». La livraison à l'Égypte interviendra en mars prochain.
