Aéroports de Paris prépare la réouverture d'Orly, prévue pour le 26 juin, juste à temps pour les premiers départs en vacances. L'entreprise annonce aussi que des ajustements seront nécessaires au vu du contexte sanitaire actuel.
Une « nouvelle donne » : c'est ainsi qu'Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP, présente la situation de l'entreprise qui opère les grands aéroports parisiens. Dans une interview au Journal du Dimanche, le dirigeant a estimé qu'en 2020, le trafic sera de 60% inférieur à celui enregistré en 2019. En cause bien sûr, la répercussion de la crise sanitaire du coronavirus qui a obligé à la paralysie d'une bonne partie de l'activité à Roissy-Charles de Gaulle, et à la fermeture d'Orly depuis le 31 mars. Orly va rouvrir aux vols commerciaux le vendredi 26 juin. « À la fin de l’année, nous pourrions être à 65-70% d'une activité normale. C’est un choc historique », explique le PDG, qui annonce que l'entreprise va perdre « plus de 50% de notre chiffre d’affaires, qui pourrait être amputé d’environ 2,5 milliards d’euros ».
Chiffre d'affaires en baisse de 50%
Ce bilan va nécessiter une adaptation d'Aéroports de Paris : « Nous devrons procéder à des ajustements de même nature que ceux des compagnies aériennes. Nous travaillons à une adaptation de notre projet industriel ». Une déclaration qui n'est pas de bon augure, au vu des coupes claires et des lourds programmes d'économies annoncés ces dernières semaines par la plupart des compagnies aériennes. Les voyageurs en provenance de Chine, qui ne représente que 2% du trafic du groupe mais 15% des ventes réalisées dans les commerces des aéroports, font particulièrement défaut. Ils mettront du temps à revenir.
85% des effectifs au chômage partiel
Aéroports de Paris a mis 85% de ses effectifs au chômage partiel, indique le PDG du groupe. À partir du 26 juin, l'activité va donc reprendre à Orly avec 25 liaisons depuis le terminal Orly 3, le plus moderne : « La Corse sera la principale destination domestique, les autres restant pour l’essentiel à Charles-de-Gaulle. Mais on pourra aussi se rendre dans une douzaine de pays de l’espace Schengen ». Le Portugal, la Grèce et les territoires d'Outre-mer seront desservis. Puis, début juillet, 130 vols par jour auront lieu à Orly, encore loin des 650 habituels. L'activité normale ne reviendra qu'en 2022-2023. Pour Roissy, ce sera plus long : le grand aéroport parisien enregistre 20.000 passagers actuellement, soit dix fois moins qu'avant la crise.