Ce jeudi 1er octobre 2015 entre en vigueur une mesure qui devrait faire trembler les fumeurs parisiens : jeter un mégot dans la rue coûte désormais 68 euros d'amende. Une mesure coercitive voulue par la Mairie qui renforce la réglementation déjà existante. Mais voilà : un calcul vite fait permet de dire qu'il faut être vraiment doué pour recevoir une amende...
500 agents pour verbaliser les fumeurs "fautifs"
Comme annoncé dès ce printemps 2015 la Mairie de Paris a déployé les grands moyens : 500 agents de la ville qui sont habilités à verbaliser les fumeurs qui jetteraient des mégots par terre. Un chiffre qui a de quoi faire peur : 500 agents ça paraît beaucoup. Oui, mais on est à Paris.
La ville de Paris (et on ne prend ici que Paris intra-muros) a une superficie de 105,4 kilomètres carrés. Supposons désormais que l'intégralité des 500 agents soient déployés sur le territoire de manière homogène : ils se retrouveraient donc à un tous les 0,21 kilomètres carrés soit... un tous les 458 mètres. Mais ce n'est pas fini.
L'impossibilité du "flagrant délit"
Il y aurait donc un agent tous les 458 mètres à Paris si : 1) ils sont tous en service en même temps et 2) ils sont seuls dans leur coin. Deux paramètres absolument impossibles à satisfaire parce que les 500 agents ne peuvent pas travailler 7 jours sur 7 et que les agents vont toujours par paire. Supposons donc un turn-over de 350 agents déployés en binôme.
Selon cette supposition il y aura donc 175 patrouilles de deux agents. Elles se trouveraient alors tous les 774 mètres. Mais on suppose encore que ces agents aient la capacité de regarder à 360 degrés (chose impossible pour l'oeil humain)... ils ne peuvent que regarder devant eux et se tourner de temps en temps. Et ils ne peuvent pas regarder au travers des immeubles ou des personnes...
Or, pour verbaliser quelqu'un il faut que l'agent puisse le prendre en "flagrant délit" donc le voir en train de jeter le mégot. A moins de ne le faire pile devant eux, c'est quasiment impossible que l'on soit vu...
De toute évidence, vues les chances de recevoir une amende, la première personne verbalisée va s'en vanter sur Twitter...