La prise en compte des Objectifs de Développement Durable (ODD) reste toujours très inégale tant du côté des investisseurs institutionnels (assureurs, fonds de pension, caisses de retraites etc.) que du côté des entreprises, apprend-on d’une étude de Novethic, la branche « Économie responsable et transformation durable » du Groupe Caisse des Dépôts.
Seul 1 investisseur institutionnel sur 3 se dit mobilisé sur les ODD
L’activité économique et l’investissement conformes aux Objectifs de Développement Durable (ODD) restent toujours un idéal auquel les différents acteurs aspirent, même si, d’année en année, on note un certain nombre de progrès. En 2018, 68% des sociétés du SBF 120 mentionnent les ODD dans leur communication institutionnelle, et 35% des investisseurs institutionnels se disent mobilisés sur le sujet. Ce dernier chiffre peut paraître peu élevé, mais l’impact est néanmoins important dans la mesure où ces 35% des acteurs représentent 80% des encours totaux (2.041 milliards d’euros sur l’ensemble des 2.565 milliards sous gestion).
Toujours est-il que seules trois institutions intègrent des critères spécifiques dans leur stratégie d’investissement. Par ailleurs, la majorité des investisseurs institutionnels utilisent des méthodologies qui leur sont propres pour communiquer sur leur contribution aux ODD. Ils mettent en avant comme frein principal, la complexité de mesure de l’impact positif ou négatif d’une activité économique sur les ODD.
Pour les entreprises, la prise en compte des ODD est avant tout un gage de confiance vis-à-vis des investisseurs
L’étude de Novethic nous apprend que le fait de mentionner les ODD dans la communication institutionnelle est directement corrélé à la taille de l’entreprise. Si les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 100 milliards d'euros le font systématiquement, celles dont le chiffre d'affaires est compris entre 50 et 100 milliards d'euros sont 86% à le faire. La part descend à 82% pour les entreprises réalisant entre 10 et 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, voire 63% pour les entreprises réalisant entre 1 et 10 milliards, et à 36% pour les entreprises réalisant moins de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Interrogées sur leurs motivations pour communiquer sur les ODD, les entreprises citent avant tout la nécessité de se conformer à la demande des investisseurs et agences de notation. Viennent ensuite le souci de renforcer les objectifs de la stratégie RSE, celui de mesurer l’impact de leur activité sur la société et l’environnement, de mobiliser les collaborateurs et de communiquer et valoriser leur image de marque. Plus inattendu, trois entreprises indexent la rémunération variable de leurs salariés sur la performance ODD.
Pour rappel, les ODD ont été adoptés en septembre 2015 par les Nations Unies. Ils définissent les 17 priorités à atteindre pour les différents pays de la planète d’ici à 2030. Le mot d’ordre des ODD : un développement économique respectueux des populations et de l’environnement.