Les reprises d’entreprises en faillite à la barre du Tribunal de Commerce ont permis de sauvegarder 30.000 emplois en 2017 et 2018. 76% des salariés de ces sociétés ont ainsi pu éviter le chômage, apprend-on d’une étude de KPMG.
76% des entreprises reprises à la barre font l’objet d’une seule offre
La popularité des reprises à la barre d’entreprises en difficulté ne se dément pas. En 2017 et 2018, ce sont 458 plans de cession qui sont passés par les Tribunaux de Commerce. 1.059 offres ont été déposées, soit environ 2,3 offres en moyenne par dossier. Les cas où il n’existe pas de concurrence sont majoritaires : seuls 34% des dossiers font l’objet de plusieurs offres.
Les secteurs concentrant des savoir-faire spécifiques à forte valeur ajoutée bénéficient d’offres de reprise en plus grand nombre et de meilleure qualité. C’est le cas, par exemple, du secteur de l’architecture et de l’ingénierie, où 2,9 offres sont déposées en moyenne par dossier contre 2,3 en moyenne tous secteurs confondus. De plus, on remarque que le nombre d’emplois sauvés est également supérieur à la moyenne : 81% contre 76% pour la moyenne des secteurs.
Dans 1 cas sur 2, l’entreprise en faillite est reprise par un entrepreneur de la même région
Le critère social est retenu dans la majorité des décisions judiciaires : ainsi, 73% des offres retenues par le tribunal étaient les plus favorables en matière sociale. L’importance du fonds de commerce repris va d’ailleurs de pair avec le nombre d’emplois sauvegardés. En effet, les 10 dossiers les plus importants concentraient à eux seuls 30% des emplois menacés.
KPMG nous apprend aussi que 53% des repreneurs étaient de la même région que l’entreprise en faillite, et 52% des repreneurs exerçaient dans le même secteur que cette dernière. Selon les auteurs de l’étude, cette forte proportion de repreneurs régionaux s’explique par la faible publicité faite autour des appels d’offres, l’information ne circule généralement pas au-delà du tissu économique local. Logiquement, cela est moins vrai pour les grandes entreprises : ainsi, pour les entreprises de 500 salariés, le taux de reprise intra-région est de 38%. Quant aux repreneurs étrangers, ils ne représentaient que 8% de l’ensemble des repreneurs ayant réalisé une acquisition à la barre du tribunal.