La bataille juridique entre les associations de défenses des consommateurs, les États et les voyagistes continuent.
Le Parlement réclame le remboursement en espèces
Alors que Bruxelles a lancé une procédure d'infraction à l'encontre de dix pays de l'Union européenne, dont la France, ayant adopté des législations privant les consommateurs du droit au remboursement ; c’est au tour de deux associations de défense des consommateurs de défendre les droits des voyageurs. L'UFC-Que Choisir et CLCV ont annoncé, lundi 6 juillet 2020 dans un communiqué conjoint, avoir déposé un recours devant le Conseil d'État pour contester l'ordonnance de 25 mars 2020, autorisant les voyagistes à proposer un avoir, et non plus un remboursement « en argent ».
Dans une recommandation du 13 mai 2020, la Commission européenne a rappelé aux voyagistes leur obligation de respecter la directive européenne 2015/2302 du Parlement européen et du Conseil dite « la directive sur les voyages à forfait » qui dispose que, si un voyage à forfait est annulé en raison de « circonstances exceptionnelles et inévitables », les voyageurs ont le droit d’obtenir le remboursement intégral et que « le remboursement de la totalité du prix du billet est dû dans les 7 jours qui suivent la demande du passager s’il s’agit de transport aérien, maritime ou par voie navigable ».
Le secteur touristique dans le rouge
La France avait mis en place cette ordonnance afin de soutenir les agences de voyages en péril avec la crise du coronavirus. Ce à quoi les associations répondent : « le secteur des agences de voyages doit avoir accès au crédit de trésorerie garantie par l'État. Ce n'est pas aux consommateurs à sauver les voyagistes par le renoncement de leurs droits ».
Selon les premières estimations de l’ECTAA (Fédération européenne des agences de voyages et tour-opérateurs), la pandémie de Covid-19 pourrait entraîner une diminution des recettes de 30 milliards d’euros au premier trimestre de 2020 (soit -60 %) et de 46 milliards d’euros au deuxième trimestre 2020 (soit -90%) par rapport au chiffre d’affaires attendu sur la base des années précédentes.
Certaines compagnies aériennes comme EasyJet ont déjà distribué leurs bons-avoirs aux clients ayant eu leurs vols annulés.