L’Assemblée nationale a adopté jeudi 9 juillet dans la soirée, un troisième projet de loi de finances rectificative. Ce nouveau projet prévoit une enveloppe supplémentaire de 45 milliards d’euros pour venir en aide au secteur de l’aéronautique, de l’automobile et du tourisme.
45 milliards supplémentaires
Le projet a été adopté en première lecture par les voix des membres de la majorité mais également grâce à celles des députés Les Républicains. Le projet prévoit une aide supplémentaire de 45 milliards d’euros pour les secteurs du tourisme, de l’automobile de l’aéronautique mais aussi pour les collectivités territoriales.
Le rapporteur du budget Laurent Saint-Martin (LREM) rappelle que depuis la crise sanitaire, le gouvernement a mis en place des aides à hauteur de « 460 milliards d’euros ». Un plan d’aide colossale « représentant plus de 20% de notre richesse nationale ».
4,5 milliards pour les collectivités
Les députés qui examinent ce troisième projet depuis le 29 juin 2020, ont dû marquer une pause avec l’avènement du nouveau gouvernement. Cependant, ce nouveau projet en attente d’examens par le Sénat, prévoit une récession du produit intérieur brut de 11% en 2020. Le déficit devrait quant à lui se creuser de 11,5% et la dette publique atteindre 120,9% du PIB.
Ces 45 milliards supplémentaires se divisent entre : le tourisme qui emporte la plus grosse part du gâteau avec 18 milliards d’euros, suivi par l’automobile qui empochera 15 milliards d’euros. L’aéronautique devra se « contenter » de 8 milliards d’euros d’aide. Les collectivités qui ont vu leurs recettes fondre comme neige au soleil, n’ont pas été oubliées. Le projet entérine une aide de 4,5 milliards d’euros.
Aides et contreparties écologiques
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a rappelé qu’il faudrait tout de même s’attendre à « 800.000 suppressions d’emplois au minimum » d’ici à la fin de l’année. Le troisième projet de loi de finances rectificative prévoit de nombreux gestes fiscaux à l’adresse des soignants, des militaires ou encore de la presse. D’autres devraient faire partie du plan de relance global prévu à la rentrée.
Ces aides ne viendront pas sans contrepartie. Une contrepartie écologique proposée par les députés LREM a été adoptée. Cette dernière prévoit que les grandes entreprises devront mettre en place des engagements écologiques « forts » et publier un rapport annuel portant sur la réduction de leur émission de gaz à effet de serre. La mesure prévoit une amende de 375.000 euros en cas de manquement à cette obligation écologique. Cependant, pour les ONG environnementales et l’opposition de gauche, ces mesures sont « un leurre » et du simple « greenwashing », c’est-à-dire une simple méthode de communication sans véritable impact.