Euromillions : des impôts réclamés pour un ticket ramassé

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 13 juillet 2020 à 15h05
Ticket Euromillions Trottoir1
12 millions €La jeune femme ayant ramassé le ticket de l'Euromillions a perçu 12 millions d'euros.

Certaines personnes ont parfois une chance absolument extraordinaire : jugez un peu.

Quand la chance sourit

En 2011, une jeune femme trouve dans la rue un ticket d’Euromillions. Déjà, il faut penser à le ramasser plutôt qu’à le pousser dans le caniveau. Mais elle fait mieux : elle vérifie les numéros figurant sur le ticket et... chose incroyable, découvre qu’il s’agit du billet gagnant du dernier tirage ! À la clé.. 163 millions d’euros !

La jeune femme tente aussitôt d’empocher le gain, mais la Française des Jeux coince un peu : une autre joueuse s’est manifestée, avec elle, le reçu de la mise, mais pas le ticket gagnant. Après négociation, celle qui a trouvé le ticket mais n’a pas joué accepte de le rendre à sa propriétaire d’origine pour 12 millions d’euros. Une paille quand on a gagné 15 fois plus, une belle récompense pour avoir ramassé le ticket et vérifié s’il était bon ou non. Fin de l’histoire ?

Des impôts sur la somme perçue ?

Que nenni : bien évidemment, là-dessus, le fisc arrive et réclame des impôts à la vraie fausse gagnante, celle aux 12 millions d’euros. L’affaire vient d’être tranchée au conseil d’État près de 10 ans plus tard. Elle ne payera rien, car les juges suprêmes ont estimé que “le profit en cause, isolé, n’est pas par nature susceptible de se renouveler”. En droit, cette somme versée en réparation d’un préjudice, ou pour trancher un litige entre deux parties, s’appelle “indemnité transactionnelle”. Sachez-le, mais normalement, elle n’est pas soumise à l’impôt.

Même chose d’ailleurs pour l’indemnité que vous recevez d’une assurance : par exemple, en cas d’accident ayant entraîné une invalidité passagère ou permanente. Ou en cas de dégradation ou destruction d’un bien vous appartenant. Mais attention : si le fisc prouve que l’indemnité transactionnelle n’a pas lieu d’être, et masque en fait un transfert d’argent entre deux personnes, alors là, il sera taxé, et cela peut atteindre jusqu’à 60% de la somme, la taxation de la donation entre étrangers.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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