Christine Lagarde doit en avoir des sueurs froides. Deux hommes figurant sur ce que la presse grecque a baptisé de "liste de Lagarde" viennent d'être retrouvés morts. Sur cette liste établie en 2010 et fournie aux autorités grecques par Christine Lagarde, à l’époque où elle était encore ministre des Finances en France, on trouve notamment 1 991 noms de personnalités grecques fortunées, possédant des comptes bancaires en Suisse et soupçonnées de corruption ou d’évasion fiscale. Or depuis vendredi, deux de ces hommes pointés du doigt ont été retrouvés morts, dans ce qui semble être des suicides, comme le rapporte le magazine américain Business Insider.
Ainsi Leonidas Tzanis, un ancien ministre qui était soupçonné par la justice de corruption, de trafics d'influences et d'évasion fiscale, a été retrouvé pendu au bout d'une corde vendredi dans sa maison. Et hier, Vlassis Kambouroglou, un éminent homme d’affaires du secteur de la Défense, a été retrouvé mort dans une chambre d’hôtel à Jakarta en Indonésie. Il était soupçonné d’avoir participé à un vaste réseau de blanchiment d’argent en Grèce. Une pure coïncidence ?
La polémique ne s'arrête pas là. En fait, cette liste, certainement obsolète car datant d'il y a deux ans, a mystérieusement disparu. Impossible pour les responsables politiques de remettre la main sur le CD sur lequel elle figurait ! Le ministre des Finances a juré de tout faire pour le retrouver et aurait même demandé une nouvelle copie aux autorités françaises.
Cette liste a déjà permis de faire tomber plusieurs têtes corrompues en Grèce, dont celle d’un ancien ministre, du nom de Yiannis Sbokos, pour corruption. En tout, près de 22 000 personnes figurent sur ce document, des Européens fortunés soupçonnés de cacher leur argent en Suisse, notamment chez HSBC à Genève.