La SNCF a subi un très mauvais premier semestre. L’entreprise publique paie cher la crise sanitaire du coronavirus.
Ce n’est pas une surprise, puisque le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait à plusieurs reprises prévenu que les pertes allaient être importantes. Le communiqué de l’entreprise confirme qu’elle a été touchée de « plein fouet » par la COVID-19, avec des chiffres qui montrent l’ampleur de la crise. Le chiffre d’affaires de la SNCF a reculé de 21% entre janvier et fin juin, il atteint 14,1 milliards d’euros. Les pertes s’élèvent à 2,4 milliards pour le semestre. La crise sanitaire en elle-même a représenté 3,9 milliards de manque à gagner, tandis que le mouvement social contre la réforme des retraites a pesé de 275 millions. L’activité a été fortement réduite, en particulier au mois d’avril alors que la France se calfeutrait dans le confinement.
L’impact du coronavirus
En avril, les capacités du TGV s’établissaient à 7% de son offre nominale. Celles du Transilien ont été de 34%, celles du TER de 16%. Les trains ont donc continué à rouler, même très faiblement, afin d’assurer un service minimum pendant cette période. Pour Eurostar et Thalys, les capacités étaient de seulement 8%, en raison de la fermeture des frontières. La filiale Keolis aussi a souffert avec une offre de transport réduite à 40% et de 5 à 10% de fréquentation.
Plan de réduction des coûts
En mai, les capacités ont été renforcées petit à petit. À la fin du mois dernier, le Transilien retrouvait 98% de son activité nominale, 87% pour le TER et 70% pour le TGV. La réponse de la SNCF face à la crise a été de mettre en place un « plan de crise renforcé », avec des économies à hauteur de 1,8 milliard d’euros pour l’année. Si les emplois de production et les investissements indispensables au réseau et à l’exploitation ferroviaire ne seront pas touchés, ce ne sera pas le cas des frais de structure et de fonctionnement. Certains projets d’investissements seront reportés ou abandonnés.