C’est un scandale totalement inutile mais qui tombe à pic : François Cirelli, patron de BlackRock France, a été élevé au rang d’officier de la Légion d’honneur le 1er janvier 2020. L’occasion rêvée pour les politiques et les syndicats de s’indigner et de remettre un peu d’huile sur le feu de la contestation contre la réforme des retraites. Le timing, très mauvais, va-t-il se retourner contre le gouvernement ?
BlackRock, retraites et Légion d’honneur
La publication, au Journal Officiel mercredi 1er janvier 2020, de la promotion du Nouvel an de l’Ordre de la Légion d’honneur, aura créé le premier mini-scandale de l’année. Dans la liste des noms apparaît François Cirelli, actuel patron de BlackRock France. Certes, il a également été à la tête de GDF-Suez et d’Engie, entre autres, mais c’est sa fonction actuelle qui attire le regard. Sa fonction… et le fait que ce soit le Premier ministre Édouard Philippe qu’il l’ait nommé.
Le fonds d’investissement BlackRock est effectivement au centre d’une théorie du complot : il est accusé de soutenir la réforme des retraites et, notamment, de vouloir transformer la retraite en France en un régime plus américain… dont il pourrait bénéficier directement en proposant des contrats d’épargne-retraite aux Français.
Or, il est vrai que l’importance et la puissance de ce fonds d’investissement ne sont plus à prouver : fondé il y a un peu plus de trente ans par le milliardaire Laurence D. Fink, il est devenu le gestionnaire d’actifs le plus important de la planète. Près de 7.000 milliards de dollars, soit plus de deux fois le PIB français, sont gérés par les diverses branches du fonds.
Politiques et syndicats montent au créneau
Réelle influence, cadeau politique ou simple mauvais timing… difficile à dire. Mais il est certain que les opposants d’Emmanuel Macron sur le plan politique n’ont pas manqué, le premier jour de l’année 2020, de signaler leur indignation.
Mais le problème se pose avec l’indignation des syndicats, déjà très remontés : cette nomination pourrait endurcir leur discours et les faire camper sur leurs positions. En particulier la CGT qui demande le retraite de la réforme des retraites… alors que les discussions devraient reprendre le 7 janvier 2020.