Washington a déclaré la guerre aux entreprises chinoises et particulièrement au géant chinois des télécoms : Huawei. Le fabricant subit de plein fouet les restrictions américaines qui le pousse à revoir sa stratégie de production.
Téléphonie : Huawei suspend la production de certaines puces à la rentrée
Lors d'un forum des industries technologiques vendredi 7 août, le PDG de Huawei, Yu Chengdonga, a annoncé qu’il allait arrêter la production des puces Kirin 9000 destinées à ses smartphones haut de gamme à partir du 15 septembre 2020. Comme le rappelle le média ZDnet, ces dernières qui étaient jusque-là produites par la firme Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), qui utilisait des technologies de fabrication américaines, sont conçues à partir de Cadence Design Systems Inc ou Synopsys In. Lors du forum, le PDG de Huawei a également précisé que la société n’avait pas les capacités de fabriquer ses propres puces et que pour lui cela représentait une « perte immense », sans pour autant préciser le montant. Les sanctions du locataire de la Maison Blanche semblent avoir porté leurs fruits.
Washington vs Huawei, un combat sans fin
Depuis près d'un an, Huawei, le plus gros producteur mondial d'équipements télécoms est accusé d’espionnage au profit de Pékin par l’administration Trump. Washington a multiplié les sanctions à son encontre en lui interdisant d’utiliser le moindre composant électronique ou programme informatique en provenance des États-Unis dans ses appareils et notamment en mai dernier en le privant de l’accès aux semi-conducteurs fabriqués avec des composants américains.
Plus récemment, le président américain a fait pression sur de nombreux pays dont L’Europe pour qu’ils excluent Huawei de leur réseau de 5G. Le gouvernement britannique a en effet annoncé le 14 juillet dernier qu’il allait exclure les équipements de télécoms Huawei de son réseau 5G d’ici 2025 en raison d’un risque pour la sécurité du Royaume-Uni. Mais combien de temps le géant chinois va pouvoir résister à la pression ? Selon le quotidien japonais Nikkei, le groupe pourrait se tourner vers MediaTek pour équiper ses prochains smartphones. Autre solution : tenir jusqu’aux élections présidentielles américaines en novembre 2020 en espérant un nouveau locataire plus clément à leur égard.