Décidément, tous les péchés mignons des Français –cigarettes, bières, boissons énergisantes, et maintenant le Nutella-, sont désormais taxés par le gouvernement ! Le Sénat a adopté hier un amendement vite baptisé « amendement Nutella » par les médias, qui vise à augmenter de 300% la taxe sur l'huile de palme, laquelle entre notamment dans la composition de la célèbre pâte à tartiner créée en 1964 par le groupe italien Ferrero, à hauteur de.. 60 % tout de même.
Mais les sénateurs qui ont adopté cet amendement n'avaient sans doute pas imaginé que celui-ci pourrait avoir une telle portée sur les produits alimentaires en général : En tout, l'huile de palme est présente dans 13% des produits vendus en supermarché, notamment ceux à destination des enfants, comme l’a calculé le site mesGoûts.fr, un moteur de recherche alimentaire qui permet via son site internet et son application de détecter en un seul clic la présence d'huile de palme dans plus de 11 000 produits. Autant dire qu'on aurait pu appeler cet amendement "taxe « brioches et biscuits » !
Pourquoi cette nouvelle taxe ? Car l’huile de palme est accusée d'avoir des effets nocifs sur la santé –elle contribue, via les acides gras qu’elle contient, au développement de l'obésité et favorise les maladies cardio-vasculaires- et sur l'environnement : elle entraîne en effet une déforestation massive dans les pays qui la produisent, comme la Malaisie, l’un des tout premiers producteurs et exportateurs au monde, qui détruit minutieusement sa forêt tropicale pour planter des centaines de milliers de palmiers, à perte de vue.
Cette taxe doit donc constituer un signal, « non à destination des consommateurs, mais à destination des industries agroalimentaires pour qu'elles substituent à ces huiles de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé humaine », comme l’a précisé l'auteur de l'amendement, Yves Daudigny (PS).
Sachant que la France consomme 126 000 tonnes d'huile de palme à usage alimentaire par an, soit 2 kg par habitant et par an, cette taxe Nutella va évidemment permettre de faire rentrer quelques euros bienvenus dans les caisses de l’Etat, en l'occurence environ 40 millions.