Carlos Ghosn : le fugitif réclame 800.000 euros de retraite à Renault

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 24 mars 2023 à 13h33
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@shutter - © Economie Matin
65 MILLIONS €La justice japonaise soupçonne Carlos Ghosn d'avoir caché près de 65 millions d'euros de revenus.

Voilà qui ne devrait guère redorer son image auprès des Français : l’homme qui a « voyagé dans une malle » et qui a fui la justice japonaise, s’estimant victime d’un complot, a attaqué son ancienne entreprise en justice. Il estime donc qu’il y a une justice, mais pas celle qui ne lui est pas favorable. Et il ne demande pas une somme symbolique contre son ancien employeur, loin de là.

Il faut bien rembourser sa fuite du Japon…

Accusé de malversations financières, Carlos Ghosn a fui le Japon la nuit du 30 décembre 2019. Une fuite qui a sans aucun doute coûté cher, mais que Carlos Ghosn, qui a touché plus de 100 millions d’euros de salaires durant sa période Renault, pouvait se permettre. Les seuls jets privés utilisés pour se soustraire à la justice japonaise lui auraient coûté la bagatelle de 350.000 euros. Et la caution payée pour sa libération conditionnelle en avril 2019 a été de 12 millions d’euros. C'est sûr que ce n'est pas Mme Michut qui aurait pu organiser tout ça.

Désormais au Liban, il a tenu une conférence de presse où, présentation PowerPoint à l’appui, il a tenté de clamer son innocence avançant ce qu’il a présenté comme des preuves de cette dernière. Mais l’affaire reste entière, Carlos Ghosn ayant une « notice rouge » d’Interpol, ce qui revient à un mandat d’arrêt international, et sa femme Carole Ghosn étant également soupçonnée par la justice nippone.

Alors qu’on aurait pu penser qu’il allait, une fois en cavale au Liban, faire profil bas, l’ancien PDG de Renault est au contraire sur tous les fronts : après sa conférence de presse, il attaque Renault en justice estimant qu’il n’avait pas démissionné de ses fonctions le 23 janvier 2019 lorsqu’il a envoyé une lettre depuis sa cellule de prison au Japon. Dans cette lettre, adressée au Conseil d’administration de Renault, Carlos Ghosn écrivait vouloir « mettre un terme à ses mandats », entre autres car, étant en prison, il ne pouvait pas les assurer.

L’avidité de Carlos Ghosn va-t-elle conduire à sa perte ?

C’est cette lettre qui, ce mois de janvier 2020, est au centre de la nouvelle affaire Carlos Ghosn opposant l’ancien PDG à Renault. Ce dernier estime qu’il n’a pas effectivement démissionné et, surtout, que Renault n’avait pas le droit de lui retirer certains droits.

Ainsi, Carlos Ghosn réclame, pour l’instant, le versement de 250.000 euros (ce qui lui permettrait de rembourser un peu de son voyage du Japon au Liban), somme correspondant à son indemnité de départ de l’entreprise et qui ne lui aurait jamais été réclamée. Mais c’est la pointe émergée de l’iceberg.

L’ancien PDG de Renault, désormais fugitif recherché à l’international, pourrait réclamer bien plus : 15 millions d’euros d’actions de performance et près de 800.000 euros par an de droits à la retraite. « Il existe un droit en France, il existe une justice » a déclaré Carlos Ghosn au Figaro, le 13 janvier 2020. Surtout si cette justice est rendue en sa faveur et qu’elle lui rapporte des millions.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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