Une grève illimitée des chirurgiens libéraux dans les cliniques. Un mouvement social d'internes dans les hôpitaux. Les blouses blanches ont décidé, ce lundi 12 novembre, de manifester leur colère envers un gouvernement, qui selon eux, les stigmatise.
Origine de la contestation : cet accord signé le 25 octobre dernier entre Marisol Touraine, ministre de la Santé et les trois principaux syndicats de médecins libéraux, généralistes et spécialistes. Un accord qui pèse sur leurs dépassements d'honoraires en les limitant à 150 % du tarif de la Sécurité sociale. Trop peu pour les praticiens.
A l'initiative de cette grève des chirurgiens, Bloc, le premier syndicat des spécialistes du bloc opératoire. 70 % des cliniques privées devraient être touchées par ce mouvement social, soit environ 700 établissements selon la Fédération Hospitalière Privée (FHP).
Ce lundi, les hôpitaux de l'APHP seront également affectés par une grève des internes en médecine qui expriment, à défault de pouvoir déjà tarifer leurs consultations, leur inquiétude vis-à-vis de leurs conditions de travail (lire sur le même sujet la lettre ouverte d'un jeune interne à Marisol Touraine) et de la volonté du gouvernement de combler les "déserts médicaux", ces lieux reculés, souvent situés dans la campagne profonde, où peu désirent s'installer.
Des craintes auxquelles Marisol Touraine a tenté de répondre dimanche au micro de nos confrères d'RTL en affirmant que "le gouvernement n'a jamais eu et n'a pas la moindre intention de remettre en cause ce principe important pour la médecine française qui est celui de la liberté d'installation des médecins à l'issue de leurs études."
La ministre n'a également pas manqué d'ajouter que le gouvernement ne peut malgré tout pas "rester les bras ballants face aux déserts médicaux" mais qu'elle ne croit pas "aux mesures autoritaires." Un plan d'ensemble global leur sera présenté dans quelques semaines.
Pour l'heure, Marisol Touraine ne semble pas inquiète des conséquences de ces mouvements sociaux sur le bon fonctionnement des centres hospitaliers "qui seront tout à fait à même d'accueillir les malades lundi."