Mise en liquidation judiciaire en mai 2020 suite à des difficultés financières, la marque de prêt-à-porté féminin Camaïeu a trouvé un repreneur, après de nombreux débats.
L'offre de reprise de la direction écartée
La justice a mis fin au suspense. Lundi 17 août 2020, le Tribunal de commerce de Lille a annoncé dans sa décision avoir choisi l’offre de reprise de la Foncière immobilière bordelaise (FIB), un fonds d'investissement spécialisé dans l'immobilier commercial géré Michel Ohayon. « Le tribunal regrette amèrement la faiblesse des prix de reprise, particulièrement celle de FIB, qui a été qualifiée d'indécente lors des débats. Néanmoins, l'intérêt de l'entreprise reste sa pérennité, qui apparaît meilleure dans le projet FIB », précise le tribunal selon Ouest France.
Sur 7 offres en liste, la FIB l'a emporté face… au PDG de Camaïeu, lui-même, Joannes Soënen, et trois de ses actionnaires. Dans leur plan de reprise, ces derniers prévoyaient davantage de licenciements : 580 contre 500 pour la FIB.
Camaïeu : plus de 2.600 des 3.100 emplois sauvegardés
L'offre de reprise du fond d’investissement prévoit que sur les 3.100 salariés de l’enseigne, 2. 619 soient conservés. En ce qui concerne les magasins, seul 511 des 634 magasins sont repris. Les autres salariés du groupe seront licenciés pour motif économique dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l’emploi, précise le tribunal.
Comme l'explique France Info, des doutes ont été émis par l’intersyndicale et des syndicats des filiales belge et luxembourgeoise quant à une liquidation programmée par le PDG de Camaïeu. « Dès le mois de mars, tout était organisé » pour « passer par une faillite et non par un plan social négocié », précisent-t-ils. Ces derniers réclament une enquête.
Pourtant, le secteur de l’habillement a été durement touché par la crise du coronavirus. L’institut français de la mode estime que les ventes chuteront de 20% en 2020. Et déjà, les effets se font sentir : La Halle, Naf Naf, ou encore André ont elles aussi été placées en liquidation judiciaire.