La tendance est générale en Europe et les Français n’en sont même pas les champions, titre détenu par nos voisins allemands, mais il est clair que l’épargne joue un rôle majeur dans l’organisation de la vie des citoyens de l’Hexagone. Pour preuve : ils ont mis de côté des sommes énormes depuis cinq ans… sans compter les placements plus risqués.
Les Français loin des économies de bout de chandelle
Le gouvernement a vu juste lorsqu’il a décidé de faire chuter une nouvelle fois le taux du Livret A pour le ramener à 0,50%. Son objectif est d’inciter les Français à multiplier leur épargne, notamment car ils ne veulent pas prendre de risques. La crise de 2008-2009 est sans aucun doute encore dans tous les esprits…
Pourtant, les ménages français ont de quoi mettre de côté… et ils le font sans vraiment se soucier des taux d’intérêts. Il préfèrent, et de loin, l’épargne sûre (les livrets défiscalisés et les fonds euros) et ce même si désormais la quasi-intégralité de ces placements fait, en réalité, perdre de l’argent : leur taux de rémunération est inférieur à l’inflation, y compris pour les assurances-vie depuis 2019.
Mais voilà, cela ne leur aura pas empêché de mettre de côté, depuis 2015, 530 milliards d’euros, selon les calculs réalisés par le journal Les Echos. Au total, et exclusivement dans des placements sans risque, les Français détiendraient la coquette somme de 3.289,7 milliards d’euros (en date du premier semestre 2019)… soit quasiment une fois et demi le PIB de la France et largement plus que la dette française dans son intégralité.
Des milliards qui dorment sur les comptes bancaires
Fait intéressant, en termes de liquide, donc hors livrets et hors assurances-vie, les Français ont également fortement économisé : 152,5 milliards d’euros en cinq ans. Ils disposent de 594,5 milliards d’euros en liquide, contre 442 milliards en 2015.
Inversement, et c’est là où le gouvernement aimerait que la tendance change, sur les placements plus risqués liés à la Bourse, les Français n’ont déposé sur la même période que 240 milliards d’euros. Mais les fluctuations de la Bourse, et probablement une forte méconnaissance de ce secteur, pourraient freiner le projet du gouvernement.