Les contrats d'assurance-vie ont été le refuge des épargnants français depuis la chute du taux de rendement du Livret A, actuellement de 0,75 %. Avec des taux d'intérêts bien plus élevés, mais dont les sommes versées sont taxées, elle intéressait forcément les ménages ayant un peu d'argent de côté. Mais ça, c'était avant... car le taux de rendement ne cesse de baisser dans les contrats d'Assurance-Vie et que cette baisse ne va pas s'arrêter en 2016.
L'Assurance-Vie sous la barre des 2 % en 2016 ?
L'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), chapeautée par François Villeroy de Galhau également gouverneur de la Banque de France, a de nouveau mis en garde les assureurs : leurs taux de rendement sont trop élevés et il y a un risque sur la rentabilité de leur activité. Ce risque peut se traduire, en fait, par une impossibilité de verser les intérêts promis... c'est un scénario catastrophe qui n'est pas absurde.
C'est la faute aux taux bas et ce sont ces mêmes taux qui ont déjà justifié deux années consécutives de baisse du rendement de ces contrats. En 2014, en moyenne, les contrats rapportaient 2,54 % par an. En 2015 le taux a chuté à 2,27 % et l'ACPR demande que la baisse continue cette année 2016. L'ACPR ne fixe toutefois pas ce taux, libre aux assureurs de faire comme bon leur semble.
La prudence : mot d'ordre pour les assureurs
Que ce soit pour François Villeroy de Galhau ou pour le président de la Fédération Française de l'Assurance (FFA) qui tenait sa conférence vendredi 14 octobre 2016, le mot d'ordre est simple : "prudence". Les taux très bas doivent inquiéter les organismes d'assurance mais le gouverneur de la Banque de France a voulu être rassurant.
L'Afer, principale association d'épargnants française, s'inquiète de la Loi Sapin II qui prévoit la possibilité de bloquer les retraits sur leurs contrats d'Assurance-Vie. Mais cette disposition devrait rester exceptionnelle. "L'unique objectif de cette mesure est de pouvoir protéger l'épargne des Français en cas de circonstances graves et exceptionnelles menaçant la stabilité financière. Si jamais cela devait s'avérer nécessaire, nous saurions en faire bon usage, dans l'intérêt de tous" a-t-il déclaré vendredi 14 octobre 2016. "Je vous le dis avec fermeté : il n'y a aucune menace sur l'épargne des Français, il n'y a aucune remise en cause des contrats des assurés"