Loin de l’image en grande partie erronée du patron rapace qui glisserait dans ses poches la majeure partie des bénéfices réalisés grâce au travail acharné de ses employés, une étude réalisée par ATH, une association technique de cabinets d'audit et de conseil, et publiée par La Tribune vient démontrer que dans une PME (rentable), 76% des bénéfices engrangés sont redistribués aux salariés. Alleluia ! Or la France compte plus de 2,5 millions de PME, qui représentent 97,4% des entreprises.
C’est donc à travers les salaires, mais aussi les cotisations sociales, les primes, la participation et l’intéressement que les employés des entreprises de moins de 250 salariés se voient redistribuer une grande partie des fruits de leur travail. Les 24% restant sont répartis entre l’Etat et les collectivités locales –qui prélèvent 10% en impôts et taxes-, les actionnaires -7%- et l'entreprise, qui ne conserve que 7% des bénéfices !
Mais à bien y réfléchir, ce qui peut apparaître comme de la générosité et comme un juste retour des choses a son revers de médaille : quelle marge de manœuvre une petite entreprise possède-t-elle pour innover, investir, embaucher, si elle doit laisser filer chaque mois les trois quarts des euros gagnés ? Cela rejoint donc la problématique du coût du travail, particulièrement élevé en France, et qui bloque les stratégies de croissance et la compétitivité des entreprises tricolores.
Au second trimestre 2012, dans l'ensemble de l'industrie et des services marchands, le coût horaire de la main d'oeuvre était estimé à 35,3 euros, contre 28,5 euros en moyenne dans la zone euro...