Coronavirus : l’hydroxychloroquine jugée inutile, voire dangereuse

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Par Ludivine Canard Modifié le 28 août 2020 à 9h47
Medicamant Pilule Hydroxychloroquine
@shutter - © Economie Matin
7%En combinant l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, la mortalité augmente de 7% de manière absolue.

Vantée par le président brésilien et américain, l’hydroxychloroquine est jugée inefficace, et même mortelle si elle est combinée à de l'azithromycine, selon une méta-analyse. Mais le débat est loin d’être clos.

Une méta-analyse portant sur 30.000 participants atteints du Covid-19

La revue médicale Clinical Microbiology and Infection a publié jeudi 27 août 2020, un article analysant plusieurs études portant sur l’efficacité ou non de la l’hydroxychloroquine. « On en tire deux gros résultats. Le premier, c’est que l’hydroxychloroquine n’est pas efficace pour traiter le Covid-19. Autre résultat majeur : l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine augmente la mortalité » précise Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’Inserm et coauteur de la méta-analyse dans une interview accordée au journal 20 minutes.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les résultats de 8.000 patients atteints de COVID-19 dans le monde et traités par hydroxychloroquine + azithromycine et 11.000 traités par hydroxychloroquine. De cette étude franco-suisse, il en sort que le risque de mourir augmente de 7% de manière absolue, et il est accru de 27 % de façon relative. « C’est-à-dire que si un patient a un risque de 10% de mourir [en fonction de ses pathologies, antécédents, mode de vie…], il va avoir 12.7% de risque de mourir avec ce traitement » ajoute-t-il.

Autre résultat intéressant de l’étude : la molécule n’augmenterait pas la surmortalité chez les personnes hospitalisées « ni selon l’âge et la comorbidité du patient, ni selon la dose utilisée du traitement ».

Une étude contradictoire à celle de Pr. Raoult

Le débat avait été lancé avec le professeur Raoult, devenue une figure de la défense de cette molécule. Son équipe et lui-même continuent de défendre leur traitement. En mai 2020, il avait publié une étude sur 3.737 patients traités à l'IHU Méditerranée Infection (l'Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille). « Un diagnostic précoce, un isolement précoce et un traitement précoce avec au moins trois jours d'hydroxychloroquine-Azithromycine (HCQ-AZ) permettent d'obtenir un résultat clinique et une contagiosité nettement meilleure chez les patients atteints de Covid-19 que les autres traitements » conclue l’étude.

Face à de nombreuses études contradictoires, la molécule s'est vue retirer son autorisation, en France en mai 2020.

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Ludivine Canard est étudiante en école de journalisme à Paris. Elle a été stagiaire pour le Figaro économie et planet.fr.  Suivez-la sur Twitter : @CanardLudivine  

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