En France, le gouvernement a été clair : pas question d'augmenter les impôts pour redresser les comptes publics malgré la dette qui se creuse. Au Royaume-Uni, ce sera tout l'inverse.
Le Royaume-Uni, comme l'ensemble des pays en Europe, a dû puiser profondément dans ses caisses pour financer les mesures de soutien durant le confinement. Et la crise sanitaire et économique oblige le pays à en faire encore davantage, ce qui en creuse irrémédiablement la dette qui a dépassé le seuil critique des 2.000 milliards de livres sterling. Pour faire face, et alors que Londres ne bénéficiera pas de l'aide de l'Union européenne, le gouvernement envisage des hausses d'impôts massives. Il s'agirait, selon la presse britannique, de récupérer de 20 à 30 milliards de livres (entre 22,4 et 33 milliards d'euros) dans les poches des contribuables et des entreprises du pays.
Redresser les comptes publics
Rishi Sunak, le ministre des Finances, avait déjà prévenu que certains impôts seront amenés à augmenter dans les prochains mois. Parmi les outils à disposition du gouvernement britannique : une hausse de la taxation sur les plus-values, une réduction des mesures d'incitation aux retraites complémentaires, ou encore une augmentation importante de l'impôt sur les sociétés. Celui-ci pourrait passer de 19% (ce qui est nettement inférieur à la moyenne internationale) à 24%. Cette hausse permettrait de dégager 12 milliards de livres en 2021, puis 17 milliards d'ici 2023 ou 2024.
Plusieurs leviers de hausses
Londres pourrait également décider d'abaisser le niveau de l'aide internationale. Le commerce en ligne pourrait être taxé. Le gel sur la taxe sur le carburant pourrait être levé. Beaucoup de solutions s'offrent donc au ministre des Finances, sachant qu'aucune ne sera très populaire dans l'opinion publique ! Au deuxième trimestre, l'économie du pays a subi une contraction de 20%, un niveau plus élevé que dans n'importe quel autre pays européen. La fin de l'année risque d'être difficile sur le front de l'emploi, en raison de la fin du chômage partiel prévu en octobre.