La tendance, entamée avant la crise de la Covid-19 du fait de la baisse des rendements des contrats « en fonds euro » des assurances-vie, a été renforcée par la pandémie : les Français se détournent de plus en plus de leurs assurances-vie. Depuis plusieurs mois, la collecte est dans le rouge, et juillet 2020 n’a pas été épargné.
Les Français vident leurs assurances-vie
La Fédération Française des Assurances (FFA) a publié, le 31 août 2020, les dernières données concernant la collecte et la décollecte des contrats d’assurance-vie en France. Comme tous les mois depuis mars 2020, soit depuis que la crise de la Covid-19 est devenue une réelle pandémie et qu’on a commencé à voir son impact sur l’économie mondiale, la collecte de juillet 2020 a été négative.
Selon la FFA, les ménages ont certes déposé 10,4 milliards d’euros sur leurs contrats en juillet 2020, mais ont retiré 10,9 milliards. Le solde est donc négatif de 500 millions d’euros, ce qui peut paraître beaucoup… mais qui est en réalité une bonne nouvelle puisque la tendance à la décollecte ralentit.
La décollecte est négative depuis mars 2020
Selon les données de la FFA, malgré une collecte dans le rouge, il s’agit du meilleur mois depuis… mars 2020. En juin 2020, les Français avaient, tous comptes faits, retiré 700 millions d’euros de leurs contrats. Et en mars, avril et mai, la décollecte était même proche des 2 milliards d’euros… chaque mois.
Le livret A : de nouveau le placement d’épargne préféré des Français ?
Cette décollecte tranche avec les chiffres de l’épargne des Français depuis le début de la pandémie : les ménages auraient mis de côté plus de 70 milliards d’euros, les estimations parlent de 100 milliards d’euros en 2020 en tout. L’argent semble finir, en réalité, sur les Livret A et les LDDS, les livrets défiscalisés.
Pourquoi ? Car les fonds euro des assureurs, les seuls dont le capital est garanti et donc qui présentent un risque zéro en termes de pertes de capital, ne rapportent plus rien, moins de 1% en moyenne (contre 0,5% pour le Livret A), sont soumis aux prélèvements obligatoires (contrairement au Livret A) et… ne plaisent plus aux assureurs qui veulent les éliminer au profit d’une prise de risque. D’ailleurs, l’ouverture des contrats en fonds euro n’est quasiment plus possible, et les assureurs incitent leurs clients qui en ont encore un à changer de formule.
Mais les Français, alors que la crise économique qui s’annonce devrait être historique, ne veulent pas prendre de risques : il semblent préférer de l’argent qui ne rapporte rien mais qui est disponible de suite et qu’ils ne risquent pas de perdre, à de l’argent qui pourrait rapporter mais qu’ils pourraient perdre.