Le groupe Renault va se réorganiser autour de quatre grandes marques : c'est la première décision stratégique du nouveau directeur général du constructeur automobile, Luca de Meo, en place depuis deux mois.
Branle-bas de combat au sein du groupe Renault. En grande difficulté financière et sous respiration artificielle de l'État, le constructeur automobile entame son redressement avec une première décision forte. Luca de Meo, en prélude de l'annonce du plan stratégique qui sera présenté en janvier 2021, a annoncé dans une interview au Point qu'il réorganise le groupe en quatre marques fortes. La première, c'est Renault bien sûr, qu'il dirigera personnellement (chaque marque aura son propre patron). Une marque dont l'identité s'est diluée avec le temps. « Je suis convaincu que l'âme de Renault est dans ses racines françaises. Cette marque a toujours été plus créative que les autres, c'est dans sa culture. Elle doit jouer la modernité et l'innovation », explique-t-il. La solution ? « Renault peut incarner la nouvelle vague de l'industrie automobile », en jouant à fond la carte du design.
Une marque pour les nouvelles mobilités
Deuxième marque emblématique du groupe : Dacia, dont la proposition dans le low cost est « très forte ». Si la marque n'a aucun intérêt à s'éloigner de ce positionnement originel, en revanche « il faut lui donner une image plus cool ». Alpine est également sauvée des eaux. Son image de marque bénéficie d'une identité spécifique de niche, « très sportive, très française ». Mais Luca de Meo n'entend pas la laisser dans un registre seulement rétro et classique, ce qu'incarne actuellement l'Alpine A110. Enfin, la quatrième marque se destine aux nouvelles mobilités. Elle n'a pas encore de nom, mais elle pourrait incarner l'avenir du constructeur automobile.
Focus sur la valeur
Le directeur général trace également la voie à suivre : « On va changer toute l'organisation pour passer d'une politique de volumes à celle de la valeur. Ce sont les marges qui permettent d'investir et de se développer », assure-t-il. Quitte à se passer de marchés internationaux à l'exception de la Chine, là où se concentrent les innovations du secteur automobile : motorisation électrique, conduite autonome, connectivité. Renault a besoin de se développer sur des segments de véhicules « plus rémunérateurs que les petits véhicules », suivant en cela la stratégie de Carlos Tavares du groupe PSA.