Soyons clairs : il n'y a rien de très glorieux à avoir attendu la dernière minute (et même, en fait, dépassé de 24 heures le délai) pour parvenir à un accord qui menaçait l'avenir des Etats-Unis et du monde entier à sa remorque, rien que ca. Cette nuit, dans la foulée du Sénat, la Chambre des représentants a approuvé l'accord permettant d'éviter la mise en place de centaines de milliards de dollars d'impôts et taxes, et de plusieurs autres centaines de milliards de dollars de coupes budgétaires. L'accord voté entérine des hausses d'impôts certes, mais limitées aux ménages gagnant plus de.. 450 000 dollars par an. Quant aux dépenses, leur réduction automatique, faute d'accord, est tout simplement repoussée à... deux mois, pour laisser "plus de temps" aux démocrates et aux républicains pour trouver un consensus. Introuvable pendant des mois de négociation.
Il n'y a rien de glorieux à tout cela, car depuis deux ans au moins, l'on savait que la "fiscal cliff" surviendrait le 31 décembre 2012 et qu'il fallait trouver un accord avant pour l'éviter. Or, cet accord totalement incomplet est survenu le 1er janvier, sous la pression, sachant que le 1er janvier, tout étant à l'arrêt, rien ne se mettrait en place : ni fermetures exceptionnelles de services publics, ni envoi d'avis d'imposition exceptionnels.
Les élus républicains, favorables à la réduction des dépenses publiques, ont bien tenté d'imposer 330 milliards de dollars de coupes budgétaires exceptionnelles en votant l'accord cette nuit, mais sans succès.
Résultat des courses, si rien ne change dans deux mois, le déficit budgétaire américain continuera à s'accroître à un rythme effreiné. le Congressionnal Budget Office l'évalue à plus de 4000 milliars de dollars sur les dix prochaines années. Soit, grâce à l'accord voté cette nuit, seulement, 650 milliards de dépenses non financées en moins...
Il reste donc un sacré travail à accomplir pour la classe politique américaine afin que les Etats-Unis cessent de financer leur "miracle" grâce à la planche à billets. Au plus fort de la crise, 30 % des dépenses publiques étaient ainsi financées par ce moyen, que les pays européens se sont (en théorie) interdit d'utiliser, même si la Banque Centrale Européenne crée elle aussi de la monnaie, mais sans le crier sur les toits...