Etats-Unis : La « fiscal cliff » s’éloigne… un peu

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 2 janvier 2013 à 9h02

Soyons clairs : il n'y a rien de très glorieux à avoir attendu la dernière minute (et même, en fait, dépassé de 24 heures le délai) pour parvenir à un accord qui menaçait l'avenir des Etats-Unis et du monde entier à sa remorque, rien que ca. Cette nuit, dans la foulée du Sénat, la Chambre des représentants a approuvé l'accord permettant d'éviter la mise en place de centaines de milliards de dollars d'impôts et taxes, et de plusieurs autres centaines de milliards de dollars de coupes budgétaires. L'accord voté entérine des hausses d'impôts certes, mais limitées aux ménages gagnant plus de.. 450 000 dollars par an. Quant aux dépenses, leur réduction automatique, faute d'accord, est tout simplement repoussée à... deux mois, pour laisser "plus de temps" aux démocrates et aux républicains pour trouver un consensus. Introuvable pendant des mois de négociation.

Il n'y a rien de glorieux à tout cela, car depuis deux ans au moins, l'on savait que la "fiscal cliff" surviendrait le 31 décembre 2012 et qu'il fallait trouver un accord avant pour l'éviter. Or, cet accord totalement incomplet est survenu le 1er janvier, sous la pression, sachant que le 1er janvier, tout étant à l'arrêt, rien ne se mettrait en place : ni fermetures exceptionnelles de services publics, ni envoi d'avis d'imposition exceptionnels.

Les élus républicains, favorables à la réduction des dépenses publiques, ont bien tenté d'imposer 330 milliards de dollars de coupes budgétaires exceptionnelles en votant l'accord cette nuit, mais sans succès.

Résultat des courses, si rien ne change dans deux mois, le déficit budgétaire américain continuera à s'accroître à un rythme effreiné. le Congressionnal Budget Office l'évalue à plus de 4000 milliars de dollars sur les dix prochaines années. Soit, grâce à l'accord voté cette nuit, seulement, 650 milliards de dépenses non financées en moins...

Il reste donc un sacré travail à accomplir pour la classe politique américaine afin que les Etats-Unis cessent de financer leur "miracle" grâce à la planche à billets. Au plus fort de la crise, 30 % des dépenses publiques étaient ainsi financées par ce moyen, que les pays européens se sont (en théorie) interdit d'utiliser, même si la Banque Centrale Européenne crée elle aussi de la monnaie, mais sans le crier sur les toits...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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