Si les consommateurs se disent prêts à jouer le jeu du « made in France », quitte à payer plus cher, les entreprises françaises y sont encore réticentes. Et pas seulement parce que cela induit un surcoût ! Et Arnaud Montebourg a beau poser en marinière, cela n’y changera rien ou du moins pas grand-chose… D’après une étude réalisée par le cabinet AgileBuyer et une association d’anciens élèves d’HEC, publiée hier par Le Figaro, à peine une entreprise sur cinq (19%) a l’intention d’acheter en priorité des produits fabriqués en France. Nos propres fleurons ne sont donc pas très patriotes !
En fait, la préoccupation principale des entreprises françaises est –sans surprise- tout autre : crise oblige, elles veulent surtout réduire leurs dépenses (73%). Résultat, « pour elles, le “made in France” est un non-sujet » selon le directeur associé du cabinet. En fait, il précise qu’aux yeux des entreprises, les industries tricolores sont considérées comme "petites, fragiles financièrement, rigides « socialement », non compétitives, peu solidaires les unes des autres…". Rien que ça ! Et le « made in Europe » ne remporte guère plus leur faveur (17%).
Pour autant, l’étude note une évolution au sein des services achats. Alors que l’an dernier, 40% d’entre eux souhaitaient augmenter leurs achats de produits low cost fabriqués en Inde, en Chine, au Brésil etc, ils ne sont plus que 30% cette année à en avoir l’intention… Mais pas tant par volonté de privilégier les entreprises respectueuses de l’environnement ou offrant des conditions de travail saines à leurs employés que parce que la qualité est rarement au rendez-vous.