Les récentes prévisions économiques pour la France, notamment la révision à la baisse de la croissance aux premier et deuxième trimestres 2016 par l'Insee, font planer le doute sur la capacité du gouvernement à réduire le déficit public pour 2017. Mais Pierre Moscovici, ancien locataire de Bercy désormais Commissaire européen aux Affaires Economiques, veut y croire. En même temps, ce n'est pas comme si la France avait le choix.
Le déficit de la France sous la barre des 3 % en 2017 ?
Interrogé lundi 7 novembre 2016 au matin du France Info, le Commissaire européen Pierre Moscovici est revenu sur la croissance de la France. Cette dernière est désormais revue à la baisse par le gouvernement qui ne table plus que sur une croissance entre 1,3 % et 1,5 % pour 2016 alors que, jusqu'à fin octobre, la prévision de Bercy était d'un minimum de 1,5 %.
De la croissance française dépend directement la réduction de la dette publique et le gouvernement s'est engagé à la faire baisser sous la barre des 3 % d'ici fin 2017. Un engagement pris pour la troisième fois, après deux échecs consécutifs. Pour Pierre Moscovici, c'est encore jouable : "la France devrait être sous les 3% de déficit en 2017."
La réduction du déficit est impérative
Le Commissaire européen y croit... mais n'a pas manqué de souligner que la France n'avait pas le choix : "Elle doit l'être (sous les 3 %, ndlr), c'est impératif, elle a pris ces engagements depuis longtemps. Il n'y a pas de marge de manoeuvre."
Pierre Moscovici fait référence au double échec des objectifs de réduction du déficit de 2013 et 2015. La date limite de fin 2017 n'est plus négociable et si la France n'y parvient pas ce sera à lui d'imposer la sanction prévue par le Pacte de Stabilité.
En cas d'échec de la réduction du déficit public à l'horizon de fin 2017, la France s'expose à une amende de la part de la Commission Européenne pouvant atteindre 0,2 % du PIB soit la coquette somme de 4 milliards d'euros.
Or, la France est mal partie : la croissance sur laquelle a été basée la loi de Finances de 2016, 1,5 %, ne sera pas atteinte. De plus, le gouvernement a multiplié les cadeaux électoraux, les hausses des dépenses et les baisses d'impôt, en vue de l'élection présidentielle de 2017. De quoi risquer réellement de se retrouver avec un déficit supérieur à 3 % fin 2017 alors même que le gouvernement vise encore et toujours un déficit de 2,7 %.
Mais l'important, dans le cadre du Pacte de Stabilité, c'est que le déficit soit sous la barre des 3 %. Même un déficit de 2,95 % suffirait à l'Hexagone pour échapper à l'amende qui lui pend au nez.