Certains disent que le procès, très attendu dans toute la Chine, pourrait s’ouvrir ce lundi au tribunal de Guiyang. D’autres crient aux fausses rumeurs. En outre, les charges pesant sur le principal accusé, Bo Xilai, un des anciens principaux responsables politiques du Parti communiste chinois jusqu’à sa chute vertigineuse l’an dernier, n’ont toujours pas été rendues publiques. Ambiance !
Bo Xilai, un très haut cadre du Parti, qui selon certains analystes avait les compétences pour compter parmi les sept hommes forts de la deuxième puissance économique mondiale, est accusé, a priori, de corruption et d’abus de pouvoir. Il aurait notamment grimpé les échelons en offrant des terres et de l’argent à des personnes bien placées. De plus, alors que son salaire mensuel ne dépasse pas officiellement 1 000 euros, sa famille dispose d’une fortune de plus de 100 millions d’euros... Ironie de l‘histoire, il avait mené une grande campagne anticorruption quand il était au pouvoir.
Bo Xilai est le fils d’un des « huit immortels » de la vieille garde dirigeante du Parti. A ce titre, il fait partie du groupe informel des princelings (fils de princes), sobriquet donné aux rejetons qui ont bénéficié – et souvent abusé – de la position de leurs parents. Il a tour à tour été maire de Dalian, gouverneur d'une grande province, ministre du Commerce (pendant la négociation de l’entrée de la Chine à l’OMC), secrétaire général du Parti dans la mégalopole de Chongqing, une des plus grandes villes du monde avec plus de 33 millions d’habitants, avant de tomber en disgrâce et d'être démis de chacune de ses fonctions et même exclu du Parti.
Sa femme, Gu Kailai, surnommée la « Jackie Kennedy chinoise » par le Wall Street Journal, a déjà été condamnée en août 2012 à la peine capitale avec sursis, c’est-à-dire à la détention à vie pour avoir fait assassiner un homme d’affaires britannique qui avait travaillé pour elle.
L’affaire Bo Xilai constitue un des plus gros scandales politiques de l’histoire de la Chine.