La convalescence du secteur automobile européen sera longue et compliquée. Les chiffres des immatriculations au mois d'août sont une mauvaise nouvelle pour l'ensemble du secteur, notamment les constructeurs français.
Le mois de juillet avait semblé marquer un rebond relatif des immatriculations neuves en Europe : leur nombre avait en effet reculé de 5,7% par rapport à l'année précédente. Mais au vu du contexte sanitaire et économique, le bilan était encourageant. Rappelons qu'en mars, les immatriculations neuves s'étaient littéralement effondrées de 55,1% au mois de mars, une déroute suivie par une baisse encore plus marquée en avril (-76,3% !), et de 52,3% au mois de mai. En juillet, les consommateurs ont profité des dispositifs de soutien au secteur… Mais il ne s'agissait que d'une accalmie passagère dans un ciel bien sombre. Au mois d'août, le nombre de véhicules neufs de particuliers a brusquement chuté de 18,9% par rapport à août 2019, selon les chiffres de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
Sévère chute pour les constructeurs français
Les constructeurs français ne sont pas à la fête, leurs résultats sont pires que la moyenne européenne : -24,7% pour le groupe Renault (avec Dacia, Lada et Alpine), -20,8% pour le groupe PSA (Peugeot, Citroën, Opel/Vauxhall, DS). Petite consolation, le groupe Volkswagen a lui aussi subi une déconvenue avec une baisse de ses immatriculations de 24,3% en août. Le constructeur allemand, et ses marques, demeure le premier constructeur automobile européen, avec une part de marché de 26,1% (+0,8 point). PSA est second avec 15,3% (-1,6 point), et Renault troisième avec une part de marché de 11,5% (-0,4 point). Entre janvier et fin août, l'ACEA annonce 6,12 millions d'immatriculations neuves en Europe, c'est 2,9 millions de moins que durant les huit premiers mois de 2019.
Une année à oublier
L'association misait sur un recul du marché de 2% pour l'année 2020. Mais c'était une prévision faite au mois de janvier, avant que la pandémie ne vienne tout bousculer. Désormais, l'organisation prévoit une chute de 25% des livraisons pour l'ensemble de l'année, ce qui n'est pas impossible au vu des mauvais chiffres qui s'empilent. L'industrie automobile craint plus que tout l'absence d'accord commercial entre Londres et Bruxelles, qui pourrait provoquer des pertes à hauteur de 110 milliards d'euros sur cinq ans.