La lutte contre le tabagisme en France fait des dégâts collatéraux : les buralistes français sont en difficulté depuis des années maintenant à cause, notamment, de la concurrence rude que leur font leurs collègues des pays voisins. Le tabac est beaucoup moins cher en Italie, en Allemagne, en Espagne, au Luxembourg... et les fumeurs en profitent. Au plus grand dam des bureaux de tabac français qui voient leur chiffre d'affaires fondre.
Une nouvelle prime pour les buralistes en "zones difficiles"
Alors que la Présidentielle avance à grand pas, le gouvernement soigne ses électeurs. Les buralistes ne vont probablement pas faire pencher l'élection de 2017 à eux tous seuls, mais cumulés avec les professeurs, les chômeurs et tous les autres Français qui ont obtenu des cadeaux durant cette dernière année du quinquennat de François Hollande... ça peut faire la différence.
Surtout, les buralistes sont vraiment dans une mauvaise passe : les hausses du prix du tabac, le paquet neutre qui est entré en vigueur et les campagnes de lutte contre le tabagisme ont fait mal à leur chiffre d'affaires. Pour les aider à s'en sortir, l'Etat a donc débloqué, de nouveau, des fonds.
Mardi 15 novembre 2016 un accord a été signé entre le gouvernement et les représentants du secteur. Il prévoit la création d'une "prime de diversification d'activité" de 2 000 euros par an pour les buralistes dont le chiffre d'affaires est inférieur à 300 000 euros par an. Et ce n'est pas tout : une aide pouvant couvrir jusqu'à "25 % du montant total des dépenses de modernisation" (le plafond fixé est de 10 000 euros) est également prévue.
Un soutien à un secteur voué à disparaître ?
C'est un peu un paradoxe : le gouvernement multiplie les aides aux buralistes alors même qu'il espère que le nombre de fumeurs atteigne 0 le plus rapidement possible en France. Et le nombre de buralistes est en baisse constante : sur les 26 000 buralistes de France, entre 800 et 1 000 baissent définitivement le rideau chaque année.
Peut-être que ces quelques milliers d'euros de plus par an, couplées à l'augmentation de la mage de rémunération qui passera de 6,9 % à 8 % entre 2016 et 2021, réduira la cadence ? Mais la tendance ne risque pas de s'inverser : les bureaux de tabac sont voués à disparaître.