Certes seuls 0,1% des 200 millions d'utilisateurs de Twitter ont vu leur compte piraté, comme l'a révélé le site de micro-blogging vendredi. Mais non des moindres ! On apprend aujourd'hui que les comptes Twitter du président des Etats-Unis, mais aussi de Joe Biden, son vice-président, ainsi que du président de la Chambre des représentants (Speaker of the House) ou de certains députés américains auraient été aussi piratés. C'est, comme le rapporte Forbes, ce que soupçonne PeerReach, une entreprise d'analyse des médias sociaux, qui a mené une enquête sur les victimes de ce piratage massif, sans doute opéré par des hackers chinois.
En effet, ce sont quasi uniquement des utilisateurs de longue date de Twitter qui se sont fait pirater. La grande majorité des victimes ont en effet créé leur compte en 2007, voire même avant. En somme, ce sont parmi les utilisateurs les plus actifs qui se sont fait hacker.
« Twitter assure que seul un infime pourcentage de ses utilisateurs a été visé. Mais cet infime pourcentage compte des utilisateurs parmi les plus significatifs, assure un analyste de PeerReach. Cela peut être le fruit d'une coïncidence ou de la volonté des hackers de cibler un serveur en particulier, parce qu'ils voulaient accéder à ces comptes-là ».
D'après PeerReach, 22 des 100 journalistes les plus influents sur Twitter figureraient parmi les victimes potentielles, à commencer par certaines plumes du New-York Times, de CNN, Reuters, la BBC et le Guardian. Si les comptes Twitter des journaux ont bel et bien été piratés, ceux de certains reporters l'ont été aussi, ce qui est encore plus grave car cela signifie que les hackers ont certainement pu s'immiscer dans leurs profils et avoir ainsi accès à leurs emails et donc aux éventuels échanges avec leurs sources.
Ainsi au New York Times, qui dit avoir été attaqué pendant quatre mois par des pirates en Chine, les attaques ont commencé après la publication d'une incroyable enquête sur l'enrichissement massif de toute la famille du Premier ministre chinois, Wen Jiabao. L'auteur de l'investigation, alors responsable du bureau de Shanghaï, faisait partie des personnes visées en priorité par les pirates.
Pour mieux riposter à ses cyberattaques de plus en plus récurrentes, massives et impactantes, les Etats-Unis sont sur le point de donner de nouveaux pouvoirs à l'armée et aux agences de renseignement, comme l'explique Le Monde. Le quotidien, qui cite Le New York Times, évoque une « réglementation secrète », qui conférerait au président Obama de vastes pouvoirs en la matière.