L'objectif annoncé par le collectif de "La Manif Pour Tous", tête de pont de l'opposition contre le projet de loi du mariage pour tous, était de 500 000 pétitions, seuil minimal pour pouvoir saisir le CESE, le conseil économique, social et environnemental, la troisième chambre méconnue de la République.
Ce mardi, il semblerait que cet objectif soit atteint. Philippe Brillault, maire du Chesnay, membre actif du collectif "La Manif pour tous", et qui a mis à disposition la salle des fêtes de sa mairie pour trier et comptabiliser les pétitions arrivant de toute la France, faisait état ce matin sur son compte Twitter de 552 000 pétitions reçues et validées.
Les trois prochains jours, seront donc désormais consacrés à renforcer le nombre de pétitionnaires, pour donner encore plus de poids symbolique à la démarche, inédite à ce jour. Jamais en effet le CESE n'a été saisi jusqu'ici par voie de pétition, faute de pouvoir atteindre le nombre suffisant de signataires. C'est donc en camion que les pétitions seront déposées vendredi matin au CESE explique Laurence Tcheng, une porte-parole du collectif. Le CESE devra se prononcer ensuite sur la validité de la saisine, prévue par la Constitution dans son article 69 alinéa 3 : "Le Conseil économique, social et environnemental peut être saisi par voie de pétition. Celle-ci doit être rédigée en français et signée par au moins 500 000 personnes majeures, de nationalité française ou résidant régulièrement en France. Le bureau statue sur sa recevabilité. Dans un délai d'un an à compter de cette décision, le Conseil se prononce par un avis en assemblée plénière sur les questions soulevées par les pétitions recevables et fait connaître au gouvernement et au Parlement les suites qu'il propose d'y donner".
Si la saisine est jugée recevable par ce burau, qui ne s'est jamais réuni, et n'a jamais eu à statuer sur la question jusqu'ici faute de pétition capable d'atteindre 500 00 signatures, le président du CESE, Jean-Paul Delevoye devra ensuite informer les présidents des deux autres chambres constitutionnelles, que sont l'Assemblée nationale et le Sénat. Viendront ensuite les commissions qui examineront le projet de loi, avec donc un délai d'un an pour rendre leur avis, consultatif.
Pour l'heure, les bénévoles du Collectif ont renforcé leurs équipes pour procéder à la vérification et au comptage des pétitions arrivant encore au Chesnay. Une centaine de personnes se relaient tous les après-midi. Le bureau de poste de la villeoù le trafic a augmenté de 40 %, a du également faire appel à des renforts. Ce matin, pas moins de 62 caisses de 800 lettres sont arrivées, soit environ 50 000 lettres, et 200 recommandés.
Le plus grand gagnant de cette opération est pour l'instant... la Poste, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 350 000 euros avec les timbres utilisés pour acheminer les pétitions !