En termes de propriété, la France enregistre de fortes disparités géographiques. Les prix des maisons et des terrains constructibles varient en fonction du département, mais aussi en fonction de leur proximité d'une grande ville.
Pourquoi la France ne compte pas plus de propriétaires ?
La France, un pays de propriétaires ? Pas vraiment selon Eurostat, l’organisme officiel de statistiques de la Commission Européenne. La France se classe même au-delà de la 20ème position face à ses voisins européens en part de foyers propriétaires. Pourtant, l’accession à la propriété ne manque pas d’atouts en France à l’heure où les taux d’emprunts n’ont jamais été aussi bas. Et cela est d’autant plus vrai pour l’achat d’un bien immobilier neuf soutenu par la politique gouvernementale via des dispositifs fiscaux incitatifs.
57,7 % des ménages français sont propriétaires de leur logement
Cette statistique étonnante comparée à la moyenne européenne (65 %), place notre pays au-delà de la 20ème position derrière le Royaume-Uni, le Portugal ou l’Italie. Piètre consolation, la France est pour une fois devant l’Allemagne qui, avec une moyenne de 46 % de ménages propriétaires, se classe en bon dernier des pays européens.
Part de ménages propriétaires : de fortes disparités
Si l’on creuse un peu le sujet français, nous constatons une forte disparité entre les départements. Ainsi, le Journal du Net publie une carte française de la part des propriétaires en résidence principale rendant compte d’une évidence : le taux de propriétaires est plus important dans les départements ruraux que les départements urbains. Ainsi, les Côtes-d’Armor compte 70,5 % de foyers propriétaires et le Gers en compte 68,4 %, alors que le Rhône (Lyon) n’en enregistre que 48,8 %. Ceci s’explique par des niveaux de prix très différents. Selon le baromètre immobilier des notaires de France, le prix de vente médian d’une maison dans les Côtes-d’Armor est de 122 000 euros, alors qu’il atteint 295 500 euros dans le Rhône. Etonnamment, la Haute-Garonne ne compte que 52,9 % de ménages propriétaires, alors que le prix médian d’une maison est de 228 000 euros, 23 % moins élevé que dans le Rhône.
Pourtant, l’offre en maisons est bien là…
Prenons justement le cas de la Haute-Garonne et de Toulouse. Il devient certes difficile de faire construire sa maison à Toulouse, ou dans les communes limitrophes : 15 000 nouveaux habitants arrivent chaque année dans l’agglomération toulousaine, ce qui accentue la pression foncière.
Cependant, en s’éloignant de quelques kilomètres de la ville rose, il est tout à fait possible de trouver un terrain constructible à un prix raisonnable, sans faire pour autant une croix sur les facilités et les services offerts par Toulouse. Des dizaines de constructeurs proposent ainsi une offre étendue dans ces secteurs. Le constructeur de maisons individuelles Villas et Maisons de France a d’ailleurs noté dans sa dernière étude que ses clients n’hésitaient pas à s’éloigner de Toulouse en choisissant des communes à la campagne pour faire baisser le prix de leur acquisition. Le constructeur toulousain constate ainsi un prix d’achat moyen de 111 000 euros pour une maison neuve (4 pièces, 100m2) et de 69 600 euros pour un terrain constructible : moins de 200 000 euros comparé au prix d’achat médian de 228 000 euros cité plus haut.
… Et l’accession à la propriété est soutenue par la conjoncture fiscale et économique
Deux facteurs peuvent en effet inciter les foyers à devenir propriétaires, car ils gagnent en pouvoir d’achat immobilier. D’une part, les taux d’emprunt immobilier atteignent des seuils historiquement bas : 1,32 % sur 15 ans, 1,52 % sur 20 ans et 1,85 % sur 25 ans. D’autre part, les ménages n’ayant jamais été propriétaires (primo-accédants) peuvent bénéficier d’un Prêt à Taux Zéro (PTZ), un prêt immobilier proposé par l’Etat et exonéré d’intérêts pouvant couvrir jusqu’à 40 % du prix d’achat d’une maison.
Ces deux facteurs conjugués à la tendance à quitter les grandes agglomérations pour accéder à la propriété à moindre coût, nous feront-ils entrevoir la fin de l’exode rural et le retour de la France dans le peloton de tête des pays de propriétaires ?