Si le mouvement Black Lives Matter (BLM) né des violences policières aux États-Unis est parfois encensé parfois décrié, il n'empêche qu'il pourrait en réalité être bénéfique aux États-Unis même sur un autre plan que celui purement social d'amélioration de la vie des populations afro-américaines. Car le racisme aurait coûté très cher au pays.
Les inégalités entre noirs et blancs aux États-Unis identifiées par Citigroup
Ce n'est pas un cabinet d'études obscur qui l'annonce mais Citigroup, tout simplement l'une des plus grandes entreprises du monde… et qui plus est spécialisée dans les services financiers. Dans une étude de 104 pages, elle donne les détails des principales inégalités entre noirs et blancs en termes économiques aux États-Unis…. Et le coût de celles-ci.
Par exemple, on découvre que les familles blanches ont un patrimoine huit fois supérieur aux familles noires, que 80% des blancs sont propriétaires d'une maison contre 47% des noirs, ou que la fortune des seuls milliardaires américains, estimée à 3.500 milliards de dollars, est égale à 75% de l'ensemble de la richesse de tous les afro-américains (4.600 milliards).
Or, comme l'explique Citigroup, ces inégalités ont non seulement fait du mal aux familles noires mais aussi « à la croissance et au bien-être de l'économie des États-Unis ».
16.000 milliards de dollars de perte économique en 20 ans
Là où l'analyse de Citigroup frappe fort, c'est qu'elle estime que depuis le début du siècle, soit en 20 ans, ces inégalités ont coûté aux États-Unis près de 16.000 milliards de dollars. Un coût hérité en particulier de la ségrégation des populations noires durant l'après-guerre.
Les populations noires se sont vues interdire l'accès à la propriété durant le boom économique de l'après-guerre, ce qui leur a fait rater des opportunités immobilières, selon Citigroup. Or, l'augmentation des prix de l'immobilier durant la fin du 20e siècle a été « une des clés de l'accumulation de richesse ».
Mais ce n'est pas tout : cette impossibilité d'acheter des maisons dans certains quartiers, et de profiter de la hausse des prix, aurait empêché les jeunes noirs d'accéder à certaines écoles avec une éducation de bien meilleure qualité, augmentant ainsi les difficultés lors de leur entrée dans le monde du travail.