Le taux de chômage devrait encore augmenter d’ici fin 2020. Pire, la multiplication des contrats précaires et les incertitudes quant au redémarrage de l’activité dans certains secteurs constituent autant de facteurs qui feront que la hausse du chômage ne va probablement pas se stabiliser de sitôt.
Les CDD se multiplient, l’emploi intérimaire augmente… la précarité aussi
Après 7,1% au deuxième trimestre 2020, le taux de chômage devrait s’établir à 9% au troisième trimestre 2020, puis monter à 9,7% d’ici fin 2020. Telles sont les dernières prévisions, peu réjouissantes, que vient de publier l’INSEE. Même une certaine éclaircie du côté de l’emploi intérimaire ne parvient pas à inverser la tendance générale. (Les données mensuelles attestent d’une hausse continue et encourageante (environ +10 % par mois) de l’emploi intérimaire et ce, dès mai 2020.) S’agissant des contrats à durée déterminée (CDD), une reprise des embauches s’observe également, notamment dans l’industrie, l’hébergement-restauration et la construction.
Mais à moyen terme, cette hausse des CDD et de l’intérim pourrait être synonyme de fragilité pour le marché de l’emploi. Ces contrats n’ayant pas vocation à être pérennes, ils pourraient très bien ne pas être reconduits, laissant les personnes qui les occupaient grossir les rangs des demandeurs d’emploi. Autant dire que les incertitudes restent considérables pour 2021.
La fin à venir du chômage partiel, synonyme d’une catastrophe sur le marché de l’emploi ?
Une autre source d’incertitude et un facteur brouillant le tableau est le chômage partiel. Alors que le ministère du Travail a prolongé jusqu’au 31 décembre 2020 le chômage partiel pour les secteurs de l’hôtellerie-restauration, de la culture, de l’événementiel et du sport, la diminution de l’emploi salarié de 2,8% seulement entre fin décembre 2019 et fin juin 2020 en est incontestablement le reflet. Pour se persuader de la gravité de la situation il suffit de regarder l’évolution de l’activité. Au deuxième trimestre 2020 celle-ci a diminué de 13,8%, après déjà -5,9% au trimestre précédent. « Cette relative résistance de l’emploi signale une importante rétention de main-d’œuvre de la part des employeurs, permise en premier lieu par le dispositif d’activité partielle », concluent les spécialistes de l’INSEE.
Enfin, la faiblesse (induite par l’épidémie de Covid-19) de certains secteurs d’activité devrait empêcher de revenir à un taux d’emploi similaire à l’époque d’avant le Covid-19. Les économistes de l’INSEE citent en premier lieu l’hébergement-restauration, les services de transport et les services culturels et de loisirs.