Le gouvernement a tranché… en faveur des plus aisés. Sur le front des carburants, en effet, Bruno Le Maire a présenté, samedi 23 juillet 2022, ce qui est ressorti des discussions avec l’opposition, et notamment le parti Les Républicains. L’aide pour les carburants ciblée sur les ménages les plus défavorisés est abandonnée en faveur d’une prolongation de la ristourne d’État. Or, cette dernière profite en réalité plus… aux ménages les plus aisés.
La ristourne à la pompe maintenue jusqu’à la fin de l’année 2022
Afin de faire passer d’autres textes, l’exécutif n’a d’autres choix que de céder en partie aux oppositions dans le cadre de négociations. C’est ce qui est arrivé concernant l’aide sur les carburants : le gouvernement a renoncé, selon les déclarations du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à mettre en place une aide ciblée sur les ménages les plus défavorisés.
En lieu et place, la ristourne à la pompe restera en vigueur jusqu’à la fin de l’année 2022. Surtout, elle sera augmentée : en septembre et octobre 2022, la ristourne sera portée à 30 centimes d’euro le litre de carburant. Elle retombera à 10 centimes d’euro (soit moins que le montant en vigueur durant l’été 2022) pour les mois de novembre et décembre 2022.
Cette nouvelle version de l’aide aux carburants tranche radicalement avec les propositions du gouvernement qui voulait, au contraire, cesser d’aider les ménages les plus aisés ou encore les étrangers et cibler ses efforts sur les ménages les plus défavorisés qui prennent la voiture pour aller travailler.
Une aide qui bénéficie… aux plus riches
Bruno Le Maire a annoncé cet accord, qui doit néanmoins être adopté par les députés, samedi 23 juillet 2022. Un mauvais timing : à peine deux jours plus tôt, le 21 juillet 2022, le Conseil d’Analyse Economique (CAE) dévoilait en effet que les ménages les plus aisés sont les premiers bénéficiaires de la ristourne à la pompe.
En effet, l’étude dévoile une dépense de 200 euros en carburant (pour cause de kilomètres mais aussi de voitures plus grosses et qui consomment plus) de la part des 10% des Français les plus aisés dans le courant du mois de juin 2022 en moyenne. Chez les 10% les plus pauvres, la dépense ne serait que de 100 euros en moyenne. La ristourne à la pompe n’étant pas discriminatoire, ce sont les ménages qui dépensent le plus qui font le plus d’économies… donc les ménages les plus aisés.
En prolongeant et en augmentant le montant de la ristourne à la pompe, la mesure va donc faire des gagnants essentiellement chez les plus riches.