Covid-19 : l’UE trouve un accord a minima qui échoue sur les « coronabonds »

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 13 décembre 2022 à 20h38
Europe Contradiction Defis Union Europeenne
@shutter - © Economie Matin
500 MILLIARDS €Les pays de l'UE ont débloqué 500 milliards d'euros.

Si Bruno Le Maire s’est félicité de l’accord trouvé entre les pays de l’Union européenne pour soutenir l’économie face à la crise du Covid-19, cet accord reste très partiel et partial. L’Allemagne et les Pays-Bas ont fait front commun contre les « coronabonds », montrant une nouvelle fois une déchirure au sein de l’Union européenne.

Les coronabonds c’est « non »

Les « coronabonds » sont un concept qui existe déjà, juste réécrit à la « sauce coronavirus ». Il s’agit en fait « d’Eurobonds », des titres de dette européens et qui sont donc supportés par l’ensemble des pays de l’Union européenne. Leur émission aurait permis de financer de manière stable et durable les dépenses post-coronavirus en mutualisant la dette entre tous les pays de l’Union.

Un projet qui avait été demandé en particulier par l’Espagne et l’Italie, les deux pays les plus touchés par le virus, et qui avait le soutien de la France, le Luxembourg ou encore l’Irlande. Mais l’Union européenne s’est déchirée : l’Allemagne et les Pays-Bas, opposés dès le départ à ce projet de financement mutualisé, ont tenu à imposer leur vision des choses.

Ce que ces deux pays ne veulent pas, c’est financer la dette d’autres pays, alors que la leur se porte bien. Et si en temps normal, la décision est déjà problématique dans le cadre d’une Union européenne qui se veut soudée, avec cette crise elle montre en réalité toute la faiblesse de l’UE et le manque de solidarité entre les pays.

500 milliards d’euros débloqués malgré tout

Si les coronabonds ne seront pas à l’ordre du jour, l’Union européenne a malgré tout réussi à trouver un accord pour débloquer 500 milliards d’euros disponibles « immédiatement » précise Bruno Le Maire, ministre des Finances français.

Dans le détail, ces 500 milliards d’euros se divisent en 240 milliards de prêts du fonds de secours, un fonds de garantie pour 200 milliards destiné aux entreprises et 100 milliards pour le chômage partiel des pays de l’Union européenne. Des sommes qui viennent s’ajouter aux divers plans de sauvegarde lancés par chacun des pays de l’Union.

Le début de la fin de l’Union européenne ?

Reste que l’échec cuisant sur les coronabonds va encore un peu plus envenimer les relations entre les pays du nord de l’Europe et ceux du sud. L’Italie et l’Espagne ont été laissées à l’abandon par leurs voisins lors de la crise, sans aucune aide matérielle ou humaine. Et l’aide financière ne se révèle pas à la hauteur.

Giuseppe Conte, Premier ministre italien, avait prévenu que l’échec des discussions sur les coronabonds aurait pu entraîner la fin de l’Union européenne. Le futur dira ce qu’il en sera. Mais si l’Italie décide de faire bande à part, alors qu’elle fait partie des pays fondateurs de la CECA, le risque que l’Union européenne se fissure définitivement est réel.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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