Les banques rechignent à rembourser les victimes des fraudes bancaires. Le taux de non-remboursement a augmenté cette année, selon une enquête de l'UFC-Que Choisir.
Il est de plus en plus compliqué de prouver sa bonne foi devant sa banque, si on est victime d'une fraude bancaire. L'UFC-Que Choisir a calculé que 30% d'entre elles n'ont pas obtenu le remboursement pourtant dû par leurs banques, d'après une enquête menée auprès de 1.535 consommateurs victimes de fraude ces douze derniers mois. L'an dernier, ce taux était de 26%, et même de 20% d'après le bilan du ministère de l'Intérieur. Ces niveaux élevés de non-remboursement sont d'autant plus étonnants que le cadre juridique s'est « largement amélioré » pour protéger les consommateurs victimes de fraude, relève l'association.
Cadre protecteur pour le consommateur
La Fédération bancaire française s'érige en faux contre cette enquête. L'organisation, qui regroupe toutes les banques de l'Hexagone, explique que « chaque banque s'organise ensuite pour apprécier la situation, selon les circonstances et le type de fraude, et assurer le traitement ». Sans répondre toutefois à la question de la recrudescence des dossiers de remboursement rejetés constatés par l'UFC-Que Choisir. Et les choses ne vont aller en s'arrangeant : la crise sanitaire a fait exploser les transactions par paiement sans contact (pour lequel le plafond a été relevé à 50 euros en début d'année) et en ligne.
Fraude bancaire en progression
Ces pratiques de consommation sont propices à la fraude, et c'est encore plus vrai avec les codes à usage unique en vigueur depuis septembre dernier pour s'identifier sur Internet. L'UFC-Que Choisir estime ce système insuffisamment sécurisé, préférant le recours aux mots de passe ou à la biométrie (empreintes digitales). Mais moins de la moitié des consommateurs ont accès à un dispositif d'authentification forte, regrette l'association qui estime que les banques sont « en retard » pour la sécurisation des transactions à distance. Les fraudes bancaires pourraient augmenter de 20% et représenter 600 millions d'euros.