Le boom numérique au tournant du siècle annonçait la fin du papier. Si cette idée s’est en partie vérifiée dans le déclin d’intérêt pour les médias imprimés traditionnels, l'industrie de l'impression, dans son ensemble, a trouvé les moyens de se réinventer régulièrement durant les 20 dernières années.
En 2016, les produits papier restent en forte demande que ce soit pour répondre à la demande des consommateurs ou aux besoins des sociétés. Ainsi, le marché de la production mondiale d'imprimés a atteint 870 milliards de dollars en 2015. En valeur constante, ce secteur est en hausse par rapport à 2010 où il se situait à 806 milliards de dollars. Globalement, le cabinet d’experts Smithers Pira prévoit même une croissance annuelle de 2% par an jusqu'en 2020.
Toutefois, ces chiffres reflètent une réalité disparate. Si certains secteurs comme l’emballage et l’étiquetage connaissent une croissance continue, la publication d’ouvrages et les documents commerciaux imprimés souffrent beaucoup de la concurrence du numérique.
La révolution numérique a donc entraîné la disparation de nombreux petits imprimeurs mais elle a aussi permis le développement de l’imprimerie en ligne. Ce secteur explose et fait preuve d’une créativité surprenante. Les investisseurs ne s’y sont pas trompés.
Ainsi, Helloprint, qui s’adresse aux particuliers comme aux entreprises, a levé 3 millions d’euros en juillet 2016 pour accroître son développement sur le territoire français. Outre ses services d’impression en ligne pour photos, cartes ou supports commerciaux, Helloprint propose également des conseils en graphisme avec des équipes dédiées auprès desquelles les clients peuvent sous-traiter leurs projets.
De son côté, la start-up Cheerz, spécialisée dans l’impression de photos prises via un mobile, a séduit Xavier Niel et réussit à lever 6 millions en 2015.
Ce secteur démontre à quel point l’économie numérique malgré les changements parfois difficiles qu’elle induit, stimule aussi des transformations d’activités et l’émergence de nouveaux métiers que personne ne pouvait anticiper. C’était valable en l’an 2000, ça l’est toujours aujourd’hui.