Une enquête de l'association UFC-Que Choisir révèle que seuls 2,3 % des logements français correspondent aux meilleurs critères en matière de performance énergétique (classes A et B). Face à ce constat, les interrogations des propriétaires quant au coût des travaux d'isolation se multiplient. Bonne nouvelle : des aides existent pour faire baisser ces dépenses.
Une mauvaise isolation coûte cher
Le constat est là : entre 2009 et 2014, le budget énergie des Français a connu une hausse de 21 %, selon une enquête de l’association UFC-Que Choisir. De 1376 euros, il est passé à 1702 euros par an en moyenne en cinq ans. En cause : la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz, conjuguée au vieillissement du parc résidentiel. En effet, la plupart des logements français (plus de 60 %) ont été construits avant 1975, soit avant les premières réglementations thermiques, ce qui occassionne des déperditions d'énergie importantes. Autant dire que pour un grand nombre de logements, l'isolation est le moyen de choix de limiter ces coûts. Sans parler de l’objectif fixé par le Grenelle de l’environnement il y a bientôt dix ans de réduire la consommation d’énergie du bâti de 38% à l’horizon 2020.
Les travaux : investir pour faire des économies
Si 35 % des Français estiment que le coût est un frein à la réalisation de travaux d’isolation dans leur logement, selon un sondage IFOP, leur coût ne serait pas non plus astronomoque. 70 % des budgets sont en effet inférieurs à 10 000 euros et 40 % sont inférieurs à 5 000 euros. En même temps, 8 % des rénovations énergétiques sont d’un niveau très performant : le coût de ce type de travaux est de 25 000 euros en moyenne.
Si un diagnostic du logement par un spécialiste est indispensable pour évaluer le potentiel d’économies d’énergies, on peut dire avec certitude que la position du bâtiment (accolé ou non à d’autres bâtiments), le type de sous-sol (cave, terre-plein, vide sanitaire), l’épaisseur des murs, les types de matériaux utilisés et le type de ventilation ont une influence directe sur les déperditions d’énergie.
Le Plan de Rénovation Energétique de l’Habitat, présenté en mars 2013 par François Hollande, prévoit de rénover 500 000 logements par an à partir de 2017, pour que l’ensemble du parc français réponde aux normes « bâtiments basse consommation » ou assimilées d’ici 2050.
Des aides existent
En France, la rénovation énergétique fait partie de la panoplie des gestes favorables à l'environnement qui se retrouvent recompensés par l'État. Si votre logement a plus de 15 ans et qu’un diagnostic a montré que la réalisation de travaux vous permettra de faire baisser votre consommation énergétique d’au moins 25 %, l’Agence nationale de l’habitat (l’Anah) peut prendre en charge une partie du coût de vos travaux dans le cadre de son programme « Habiter mieux ». 50 % du montant des travaux peut être pris en charge si votre ménage tombe dans la catégorie « ressources très modestes » (prise en charge de 10 000 euros maximum) et 35 % si vous tombez dans la catégorie « ressources modestes » (7 000 euros maximum). Si vous choisissez de réaliser vous-même vos travaux, tout en étant accompagné par une entreprise spécialisée, une prime de 300 euros par jour peut vous être versée, durant 40 jours maximum.
Des incitations fiscales existent également : une TVA à 5,5 % s’applique aux travaux d’efficacité énergétique, et un crédit d’impôt pour la transition energétique (CITE) à 30% est en vigueur jusqu’au 31 décembre 2017, les deux dispositifs pouvant bien sûr être cumulés. En fonction de votre commune de résidence, enfin, le Conseil régional et le Conseil départemental peuvent éventuellement proposer des dispositifs d’aides.