S’exprimant sur France Inter, Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement, a fait part de son intention d’imposer une interdiction totale des véhicules roulant au diesel dès 2020.
Le diesel, une passion française
En emboîtant le pas à la Mairie de Paris, qui souhaite bannir les véhicules diesel de la capitale à partir de 2020, Ségolène Royal souhaite leur interdiction sur l’ensemble du territoire français. Les véhicules diesel représentent 52,3 % de l’ensemble des ventes sur les onze premiers mois de 2016. Autant dire que si cette déclaration fait son chemin et qu’une loi est promulguée, le secteur automobile devra se métamorphoser dans un délai très réduit.
En effet, la combustion du diesel a pour résultat l’émision de fumées noirâtres, constituées d’oxydes d’azote et de benzopyrènes. Les premiers irritent les organes respiratoires et contribuent au développement de maladies cardiovasculaires, les seconds sont des particules fines responsables d’allergies et de maladies cardio-pulmonaires, et sont réputées cancérigènes. Or, selon les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), 19,9 millions de voitures diesel et hybrides diesel étaient immatriculées en France au 1er janvier 2016, soit 62,2 % du parc roulant.
Faire jouer la fiscalité
« Je vais dire aux Français de ne pas acheter de diesel parce que progressivement, l'avantage donné à la fiscalité du diesel va être supprimé », a déclaré Ségolène Royal ce matin. Rappelons que cette suppression progressive de subventions sur le diesel avait été recommandée dès octobre 2016 par une mission d’information parlementaire.
Un rééquilibrage fiscal sera opéré dès le 1er janvier 2017 pour favoriser l’essence aux dépens du diesel. Le litre de diesel verrra son prix augmenter d'environ 4 centimes, tandis que l’essence coûtera un peu moins cher grâce à la baisse des taxes auxquelles elle est soumise. Les entreprises pourront déduire 80% de la TVA appliquée sur l'essence. En revanche, la possibilité de réduction équivalente sur le gazole sera supprimée. Une façon de porter un coup à l’histoire d’amour des Français avec le diesel, qui représente aujourd’hui 80 % des volumes de carburant vendus en France.