La crise sanitaire va coûter cher au secteur du jouet. Le reconfinement intervient à une époque de l'année où les vendeurs engrangent une grosse partie de leur chiffre d'affaires annuel.
Le reconfinement n'aurait pas pu plus mal tomber pour le secteur du jouet, qui a pourtant su récupérer son retard sur les pertes du printemps, au moment du premier confinement. En octobre, les ventes avaient progressé de 0,4 %, signe de la résilience des acteurs de ce marché. Mais les nouvelles mesures mises en place au début du mois de novembre pour tenter de casser la chaîne des contaminations vont de nouveau faire plonger l'ensemble du secteur. Une situation particulièrement défavorable, sachant qu'entre les mois de novembre et de décembre, le secteur réalise près de la moitié de son chiffre d'affaires annuel (48 %). Les ventes de Noël pèsent pour 1,7 milliard d'euros.
Manque à gagner substantiel
Si jamais les magasins spécialisés demeuraient fermés et les grandes surfaces interdites de vendre des jouets, le manque à gagner s'établirait à 770 millions d'euros, d'après le cabinet NPD Group. « Deux tiers des ventes de Noël proviennent des hypers/supers et des magasins spécialistes », souligne l'étude. Il existe bien d'autres systèmes de distribution comme le Click & Collect et les ventes en ligne, « mais ce ne sera pas suffisant pour répondre à la demande ». Les ventes de jouets nécessitent en effet souvent le conseil du personnel, ce que ne peuvent offrir l'e-commerce. Autre difficulté : les transporteurs sont débordés, explique NPD. Il n'y a pas que les jouets à livrer, et si les commerces n'ont pas pris leurs précautions, ils subiront des délais de livraison importants.
La difficulté de la livraison
Le rapport tire la sonnette d'alarme : « L’heure est grave pour le secteur du jouet et les répercussions de cette crise devraient avoir un retentissement national, touchant plus particulièrement les acteurs locaux et les petits fabricants hexagonaux ». Des acteurs qui font partie intégrante du tissu social, en particulier dans les centres-villes. L'ensemble des commerces, et pas uniquement ceux qui vendent des jouets, font pression sur le gouvernement pour réouvrir les magasins dès le 13 novembre.