Alors que la France entame, lundi 11 mai 2020, la première phase du déconfinement de sa population, le pays qui a souvent été montré du doigt par les détracteurs de la politique de gestion de la crise sanitaire comme un exemple, l’Allemagne, commence à sérieusement s’inquiéter : le nombre de cas de contaminations a repris une tendance haussière.
Le taux d’infections repasse au-dessus de 1
Alors que la population allemande s’est déconfinée, l’institut Robert Koch, chargé de surveiller l’évolution du virus outre-Rhin, a publié dimanche 10 mai 2020 une note : le « taux de reproduction » du virus responsable du Covid-19 est repassé au-dessus de 1. Il s’établissait à 1,1.
Ce taux, indicateur statistique et épidémiologique, peut se lire très facilement : lorsqu’il est inférieur à 1 le nombre de nouveaux cas est en baisse (mais de nouveaux cas sont bien recensés), lorsqu’il est supérieur à 1 le nombre de nouveaux cas est en hausse. Naturellement, à chaque fois, la comparaison se fait avec les dernières données disponibles et sur la même période : cela peut être sur un jour comme sur une semaine.
Trois cantons allemands dépassent le seuil de contamination autorisé
Si l’institut Robert Koch se veut prudent, il tire malgré tout une première sonnette d’alarme : ce taux de 1,1, s’il se maintient ou augmente, pourrait signifier l’arrivée d’une deuxième vague pandémique, le scénario le plus redouté par les pouvoirs publics. La Corée du Sud en a fait les frais : une personne contaminée serait sortie en boîte de nuit et aurait été en contact avec près de 2.000 personnes. Le pays redoute un nouveau cluster majeur comme celui ayant été à l’origine de la pandémie, l’Église Shincheonji.
Pour l’Allemagne, rien n’est encore certain. Toutefois, trois cantons dépassent le seuil fixé par les autorités de 50 nouveaux cas pour 100.000 habitants en 24 heures : les mesures de déconfinement y ont été repoussées. Cinq autres cantons seraient proches de ce seuil, selon l’institut Robert Koch.