Chômage partiel : plus de 200 millions d’euros de fraude, 54 millions envolés

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 novembre 2020 à 15h09
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5%Seulement 5% des entreprises ayant demandé le chômage partiel ont été contrôlées.

Les sommes mobilisées par le gouvernement pour subvenir au chômage partiel ont battu des records : c’était du jamais vu. Il n’en fallait pas plus pour que des bandes de criminels organisés ne se saisissent de l’opportunité pour empocher un gros pactole. Opération réussie : plusieurs dizaines de millions d’euros ont été définitivement perdus.

Des tentatives de fraude massive pour 182 millions d’euros

Les informations du journal Le Parisien ont été confirmées par l’AFP auprès du parquet de Paris, qui a été saisi de ces affaires : dans le cadre du chômage partiel, les services de l’État ont identifié des fraudes pour un montant total de 182 millions d’euros. L’Agence de Services et de Paiement, chargée de l’indemnisation du chômage partiel pour le compte de l’État, a ainsi pu identifier et transmettre aux autorités « environ 7.000 faits » depuis le début de l’année.

La technique est assez simple, tout en étant complexe à mettre en œuvre puisqu’elle nécessite de faux documents, des prête-noms et des comptes bancaires : il s’agit d’usurper l’identité de certaines entreprises. On parle alors de fraudes massives, réalisées par des arnaqueurs en bande organisée, utilisant des comptes bancaires étrangers… et selon les informations fournies à la presse, de ces 182 millions d’euros, 54 millions seraient définitivement perdus ayant pu être transférés vers des comptes étrangers.

Des fraudes également en France

Mais les bandes organisées ne sont pas les seules qui ont tenté de frauder le chômage partiel : en ajoutant les fraudes plus classiques des entreprises (comme le fait de faire travailler un salarié tout en le mettant au chômage partiel afin que son salaire soit payé par l’État), la fraude atteint 225 millions d’euros, selon le gouvernement. Au total, 9.500 suspicions de fraudes et 440 procédures pénales sont dans les mains des autorités.

Mais, comme le souligne le ministère du Travail, ces sommes sont relativement faibles : le chômage partiel a mobilisé 33 milliards d’euros, un montant record. La fraude ne représenterait donc que 0,6% des montants. Un taux faible qu’il faut relativiser : les services de l’État n’ont procédé qu’à 50.000 contrôles sur plus d’un million d’entreprises ayant effectué une demande… en mai 2020 selon le ministère du Travail. Seulement 5% des entreprises ont donc été contrôlées.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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