En déplacement dans l’usine de Valéo à Étaples, Emmanuel Macron a présenté son plan pour relancer l’industrie automobile. Un plan historique puisqu’il va mobiliser la coquette somme de 8 milliards d’euros. Au programme : des aides pour les entreprises, notamment Renault, mais surtout des aides pour les ménages afin de verdir et renouveler le parc automobile français.
Le sauvetage de Renault par le prêt garanti
Alors que le constructeur automobile doit, le 29 mai 2020, présenter son vaste plan de réduction des coûts et des effectifs, avec à la clé de potentielles fermetures d’usines, Emmanuel Macron vise à sauver le constructeur français : la majorité du plan dévoilé à Étaples concerne en effet le prêt garanti par l’État de 5 milliards d’euros. Les discussions sont encore en cours avec Renault à ce sujet, mais aucune garantie de maintien des usines n’est prévue, d’après les propos de Bruno Le Maire.
Toutefois, Emmanuel Macron a annoncé une première victoire : les moteurs électriques de l’alliance Renault-Nissan seront produits à Cléon, en France donc. Un changement de cap alors que Renault comptait les produire en Chine.
La voiture électrique : le futur de l’industrie en France
L’électrique est au centre du plan d’Emmanuel Macron pour l’automobile : un million de voitures de ce type seront produites en France à l’horizon de 2025 tous types confondus (100% électrique, hybride et hybride rechargeable).
Au total, les donneurs d’ordre se sont engagés à 1 milliard d’euros d’investissements sur trois ans et Renault va rejoindre PSA, Total et Shaft dans le projet européen visant à fabriquer des batteries pour véhicules électriques dès 2022. « L’airbus de la batterie », comme on l’appelle communément.
PSA n’est pas oubliée dans ce plan de relance : le deuxième constructeur français vise 360 millions d’investissements pour produire, à l’horizon de 2021, 130.000 véhicules 100% électriques par an… contre 0 en 2019.
1 milliard d’euros pour le Made in France
Afin de réindustrialiser la France, un fonds d’un milliard d’euros a été annoncé avec 200 millions d’euros de subventions pour les sous-traitants et 600 millions d’euros en fonds propres afin de financer croissance et projets. Un fonds auquel participeront PSA et Renault avec 100 millions d’euros chacun.
La recherche et développement, de son côté, sera axée sur l’hydrogène : 150 millions d’euros dès 2020.
Des aides aux ménages, car sans consommation il n’y a pas de reprise
Mais si les constructeurs sont au centre du volet industrie du plan, il faut que la consommation reprenne. Le gouvernement a donc prévu des aides massives pour les futurs acheteurs… qui seront toutefois limitées dans le temps. Objectif : relancer les achats le plus vite possible.
La prime à la conversion est améliorée : elle est doublée, passant à 3.000 euros pour les véhicules thermiques Crit’Air 1 (neuf et occasion) et Crit’Air 2 (neuf), et à 5.000 euros pour les véhicules électriques. Plusieurs conditions toutefois : les ménages ne devront pas dépasser un revenu fiscal de référence de 18.000 euros par part fiscale et doivent changer leur véhicule ancien pour un moins polluant. Mais seulement 200.000 voitures pourront bénéficier de cette nouvelle aide qui sera lancée le 1er juin 2020.
Enfin, les véhicules 100% électriques voient leur bonus passer de 6.000 à 7.000 euros pour les particuliers et de 3.000 à 5.000 euros pour les professionnels. Les hybrides rechargeables bénéficient de 2.000 euros de bonus si elles peuvent rouler plus de 50 kilomètres sur leur seule batterie afin de pousser les Français à utiliser l’électrique sur les petits trajets sans les pénaliser durant les autres. Ces aides, qui seront lancées le 1er juin 2020 également, ne seront toutefois disponibles que jusqu’au 31 décembre 2020.
Au total, le volet aides à l’achat est conséquent : entre 1 et 1,3 milliard d’euros, selon les calculs du gouvernement.