C'est un véritable retournement de veste qu'opère le chef de l'Etat après 11 mois de matraquage sur les chefs d'entreprises de France.
Désormais l'accent sera mis sur la protection des entrepreneurs, en facilitant leur accès au financement et en encourageant les vocations, qui, faut-il le préciser, ont du mal à voir le jour en cette période économique troublée. Tour d'horizon des principales mesures prises par le président de la République.
La première mesure serait de donner une seconde chance aux entrepreneurs en cas de faillite. Nom de code "040". Par cette appellation, la Banque de France signalait à tous les établissement bancaires que tel ou tel entrepreneur avait déjà connu une liquidation judiciaire sur les 3 dernières années, et sans que ledit entrepreneur soit forcément responsable. De quoi refroidir encore plus des banques toujours frileuses avec les chefs d'entreprise. François Hollande s'est donc engagé à supprimer ce code pour éviter toute stigmatisation à l'avenir.
La seconde mesure serait d'augmenter l'épargne vers les entreprises, via les PEA (plans d'épargne en actions). Le gouvernement a réalisé le constat suivant : ces PEA ne profitent actuellement pas assez aux PME. En effet, sur les 118 milliards d'euros placés sur ce type d'épargne, les entreprises concernées n'en récupèrent que 3 %. Le plafond des versements sur PEA devrait donc être augmenté de 132 000 euros à 150 000 euros, avec des versements supplémentaires à hauteur de 75 000 euros. Une manière de relancer l'investissement et, directement, le financement des PME et ETI.
Une autre mesure, destinée à relancer l'entrepreneuriat innovant serait de supprimer la dégressivité des exonérations de charges sociales des jeunes entreprises dites innovantes (JEI). Ces entreprises, de taille relativement petite, embauchent souvent moins de 250 personnes et consacrent 15 % de leurs dépenses en R&D. Elle bénéficient actuellement d'une exonération totale de charges patronales sur les 3 premières années, un avantage qui s'amenuise an par an, jusqu'à la 7ème année ou l'exonération attend 50 % des cotisations patronales. François Hollande veut la passer sur huit ans.
Enfin, dans le but d'initier les jeunes générations à l'entreprise, un programme scolaire dédié au monde de l'entrepreneuriat devrait être mis en place, réparti de la sixième à la terminale. Une mesure qui pourrait déclencher la grogne des professeurs. Mais on ne peut pas plaire à tout le monde...