Après une longue incertitude sur l’avenir des sites de production d’Alstom en France, le constructeur vient d’empocher une commande de 71 rames. Les neuf usines françaises ont assez de travail jusqu’en 2021.
C’est une commande de trains RER pour le réseau ferroviaire francilien qui a sauvé les usines françaises du consortium Alstom-Bombardier. 2 000 emplois directs et 8 000 emplois indirects devraient résulter de ce contrat. Contrairement aux commandes précédentes, cette fois-ci, le STIF, autorité organisatrice des transports en Ile-de-France et commanditaire de ces trains, a exigé que l’ensemble de la production se fasse en France : par le passé, seul l’assemblage des trains se faisait dans l’Hexagone.
La commande du STIF porte sur 71 rames pour un coût total de 1,55 milliard d’euros, réparti entre Alstom (70 %) et Bombardier (30 %). L’achat sera financé à la fois sur emprunt et sur fonds propres du STIF. (Pour rappel, le STIF est financé à 50 % par les employeurs (versement transport et remboursement de 50 % du forfait Navigo), à 20 % par la Région Ile-de-France, la Ville de Paris et les 7 départements franciliens, et à 30 % par les voyageurs à travers les titres de transport qu’ils achètent.) Toutefois, le STIF ne communique pas sur le montant emprunté.
Ce contrat, dont le périmètre pourrait encore être élargi, porte sur des trains baptisés X’Trapolis Cityduplex : longs de 130 mètres, sur deux niveaux, ils pourront transporter jusqu’à 1860 passagers. Ces rames, dont la production entamera en 2018, devront être livrés en 2021 pour équiper les lignes D et E du réseau Transilien. Rappelons qu’en dix ans, le trafic voyageurs sur le réseau ferroviaire d’Ile-de-France a doublé. Le prolongement d’un nombre de lignes, dont les travaux ont déjà commencé, sollicitera encore davantage le réseau de transport.
Cette commande vient littéralement sauver Alstom, dont les sites français frôlaient la fermeture. Afin de renouveler la flotte des trains et sauvergarder les emplois, une commande de l’État d’au moins 500 millions d’euros était promise dès 2013 par le Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault. N’ayant jamais abouti, la promesse a été renouvelée par son successeur Manuel Valls en octobre 2016, cette fois-ci pour une somme de 450 millions d’euros. Mais cette promesse est elle aussi restée lettre morte. C’est donc la commande du STIF (enfin, une vraie !) qui permettra aux usines de continuer à fonctionner.